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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, l'alliance | Derrida, l'alliance | ||||||||||||||||
Sources (*) : | La pensée derridienne : ce qui s'en restitue | La pensée derridienne : ce qui s'en restitue | |||||||||||||||
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 23 janvier 2006. | Orlolivre : comment ne pas acquiescer? | [Derrida, l'alliance] |
Orlolivre : comment ne pas acquiescer? | Autres renvois : | |||||||||||||
Derrida, nos tâches |
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Derrida, bénédiction, malédiction |
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Derrida, communauté (sans communauté) |
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1. Alliance primordiale. Tout part d'un Oui originaire, ce lien fiduciaire qui doit s'instaurer pour qu'une quelconque fiabilité ou confiance en l'autre puisse s'instituer. Ce Oui qu'on peut qualifier de "socialité originaire" débouche sur une alliance d'un type particulier, "hétéronomique et dissymétrique", pour reprendre le vocabulaire de Jacques Derrida : une alliance entre deux éléments si différents (ou différants) l'un de l'autre, si hétérogènes l'un à l'autre, que leur rencontre en un même monde déclenche une discordance, un mouvement inarrêtable entre le possible et l'impossible. Cette alliance d'avant toute loi déterminée, d'avant toute loi en général, s'est imposée par un coup de force, une violence. Aporétique dès le départ, elle est le fondement (sans fond, car rien ne la précède) de tout rapport à l'autre. Celui qui parle en son nom propre, incomparable avec l'autre comme tel, présuppose un "nous", une alliance avec ce tout autre à laquelle il ne peut qu'acquiescer. Mais la situation est assymétrique. Vis-à-vis de l'étrange communauté qui s'institue, il est comme un nouveau-né qui ne peut pas refuser ce qu'on lui propose. Une archi-amitié ineffaçable, inavouable, incommensurable, est scellée. Il faudrait ancrer cette alliance dans un partage de langue, mais le sceau est enfoui, encrypté dans un passé absolu. L'alliance ne pourra jamais être traduite dans une langue déterminée, une adresse.
2. Le "je", autobiographie. Chaque fois qu'un vivant déclare "moi", ou "je", il signe avec lui-même un contrat secret, inouï. Il s'ouvre un crédit, une alliance cryptée. En tant que vivant, il n'a pas la possibilité de sceller lui-même cette alliance, qui dépend de la contre-signature d'un autre. Or l'autre répond toujours différemment, avec retard, et s'il répond (ce qui n'est jamais assuré), sa réponse s'inscrit dans une autre alliance où c'est lui qui est vivant. Cette alliance qui m'a endetté vis-à-vis de moi-même est donc invérifiable, risquée, et pourtant ma vie y est suspendue. Pour dire "je vis", je dois m'identifier à un nom, le mien, qui a déjà perdu son unité et sa présence. Je n'ai pas d'autre nom que cet autre nom, multiple et déjà mort, entendu par l'autre. Mon récit autobiographique, la fable que je me raconte à moi-même, ne tient que par un retour d'alliance en un lieu instable, disparaissant, où ma vie se donne. En ce lieu la vie s'allie à la mort ou plutôt avec le mort - le père mort que je suis aussi, moi-même, déjà mort à la rencontre de la vie ou la vivante, la langue maternelle, me précède et me survit. Dans l'écart qui se creuse entre le "je" autobiographique et l'autre "je" (allo-thanatographique), la différance entre en jeu. C'est le lieu du "pas au-delà" où peuvent surgir d'autres oreilles, de nouvelles institutions, des œuvres.
3. Retour sur soi. Une des particularités de cette alliance, c'est qu'elle vaut aussi pour un "je" qui se cite lui-même. Oui, oui dit-il à ce soi hétérogène, qui se retourne sur lui comme un autre (auto-hétéro-affection). De même que dans la marche, chaque pas en avant oublie l'autre, chaque pas rature le précédent et s'allie au suivant, l'alliance se renouvelle. Elle se reproduit circulairement, mais c'est un simulacre de cercle, un cercle sans cercle, un retour éternel (au sens de Nietzsche) où l'on ne refait jamais le même pas. Une fois chiffrée, scellée, elle revient sur elle-même dans une structure d'anneau. Deux dates hétérogènes (ou deux événements, deux lieux, deux signatures), toutes deux uniques, s'y conjoignent au moins une fois, et souvent plus d'une, car bien que l'alliance soit unique, il y a toujours plus d'un anneau, et il y a aussi des alliances à plus de deux (n + Un). On retrouve cette complexité dans chaque oeuvre ou chaque poème - des multiplicités de dates, toutes autres, s'y conjoignent, rejoignent et s'y séparent, faisant saigner les cicatrices. La promesse d'héritage vient dans le pli d'un retour sur soi, dans l'alliance à soi, dans le retour chiffré des marques scellées par des schibboleth. Ainsi chaque oeuvre, alliée avec elle-même comme autre, engage chacun singulièrement à acquiescer, à témoigner de l'autre, à en répondre.
4. Réitération dans les œuvres. Il résulte de l'alliance primordiale une certaine modalité de rapport sans rapport ou d'appartenance sans appartenance, réitérée dans la vie courante, dans les engagements, et aussi dans les oeuvres. Chaque fois qu'on traduit d'une langue à l'autre, ou bien chaque fois qu'on tient à restituer une vérité, ou bien chaque fois qu'on se laisse entraîner dans une "œuvrance", quelle qu'elle soit, c'est cette alliance, ce contrat absolu, "quasi-transcendantal", qui est mise en jeu. A chaque "Viens", l'alliance s'inscrit en un lieu exceptionnel, unique, qui garde, en secret, une mémoire. Un lien se noue entre la parole et l'être. Dans le discours ou dans les arts, dans la littérature ou dans la peinture, c'est elle qui est invoquée.
5. Institutions, religions. Même quand les institutions politiques se présentent comme des conventions ou des artefacts strictement humains (ou "laïques"), elles sont fondées sur une alliance cachée, une ontothéologie. Dans la souveraineté moderne, humanisée et sécularisée, le souverain reste un lieutenant de Dieu, le représentant sur terre de la souveraineté absolue. Comme Dieu ou la bête, il est supposé immortel, indivisible, au-dessus des lois. Avec les religions, le caractère dissymétrique de l'alliance est clairement et explicitement affirmé. Dans le christianisme, elle passe par l'eucharistie. En disant "Ceci est mon corps", le Christ fait don d'un supplément incalculable, qui oblige à une nouvelle alliance. Dans la tradition juive, elle est portée par le talith ou par la circoncision, qui est un événement unique, hétéronomique, inscrit dans le corps, répété rituellement, auquel le nouveau-né souscrit avant même de parler et qu'il devra déchiffrer.
6. Les alliances bibliques. Dans la bible, l'alliance de Noé vient avant toute autre alliance. Elle prend la forme étrange d'un regret ou d'un remords de Dieu. Le déluge aura été une sanction terrible, excessive. Dieu se rétracte, se demande pardon à lui-même, bénit tout vivant. Il gracie Noé, mais lui confie en contrepartie la domination sur la terre, cette souveraineté fragile, furtive, qui était la sienne. L'alliance entre deux composantes, le fini et l'infini, qui n'ont rien en commun, est antérieure à toute révélation datée. Avant le Sinaï, il y aura déjà eu un autre accord, inouï, qu'on peut nommer visage, hospitalité ou justice. Même si Dieu nous abandonne, même s'il se désintéresse de nous, l'appel à une alliance dissymétrique aura déjà eu lieu. C'est cette dissymétrie qui conduit à ce qu'on nomme la théologie négative. Pour qu'il y ait des théologiens, des initiés, il faut un mystère, un secret qu'on ne puisse pas partager. Ce secret qu'on ne divulgue pas n'existe jamais comme tel (sans quoi ce ne serait plus un secret); et pourtant il faut le garder. C'est l'axiome absolu, le secret de l'alliance. L'épreuve d'Abraham est l'expérience même de ce secret terrible, absolu. Il aura fallu qu'il soit exposé au crime impardonnable, le meurtre de son fils, qu'il n'en dise rien à ses proches, pour qu'une alliance singulière, secrète, sans autre objet et sans autre sens que cette alliance, soit nouée avec Dieu. Cette séparation infinie qui le lie à l'unique, c'est le secret du secret. On ne peut rien en partager. Aujourd'hui, les anciennes alliances sont rompues. Après l'alliance de Moïse (celle de la torah) brisée depuis le départ, l'alliance du christianisme s'est latinisée [autre brisure]. [Quant à l'alliance de l'Islam, elle semble vouloir résister, jusqu'à la mort y compris, à cette rupture qui la traverse de part en part]. Associant le savoir et la foi, l'alliance d'aujourd'hui finit par prôner la mort de dieu - une autre forme d'alliance, tout aussi hétéronomique, avec le vide.
7. Une alliance à venir. Avec l'autre alliance à venir qu'appelle Jacques Derrida, il ne s'agit ni de rompre avec l'hétéronomie - car celle-ci est constitutive de toute alliance, ni de renoncer à la démocratie. Il s'agit de prolonger l'héritage européen vers tout autre chose, un autre cap, "l'autre du cap". Un concept est privilégié, l'aimance, avec une figure de l'amitié qui s'inscrit dans une critique déconstructive de la tradition occidentale. L'aimance ouvre une relation improbable, incertaine, qui peut toujours être rompue : l'alliance du peut-être. Silencieuse, elle opère différemment pour l'aimant ou l'aimé. Ils se taisent ensemble, ne se conjoignent que dans la dissociation, la solitude, le secret, la déliaison - voire le fou rire. Ainsi l'abyme, le fond sans fond qui les sépare, est-il reconnu. Cette alliance-là ne relève ni du manque, ni de la vérité, mais d'un partage capable de déjouer toute réappropriation, de réinventer l'incalculable. Sans renoncer au politique, elle cherche un nouveau compromis entre le droit et la justice, invite à d'autres tâches, d'autres rapports avec le tout autre, qu'il prenne l'aspect d'un animal ou d'une chose. Il ne s'agit ni de détruire les anciennes alliances, ni de combattre frontalement les réseaux télé-technologiques qui les prolongent, mais de prendre appui sur eux pour les transformer. Pour cette "nouvelle Internationale", aucune coordination n'est nécessaire, aucune communauté, aucune appartenance, aucune institution. C'est un lien discret, presque secret, intempestif, sans statut, sans titre et sans nom, sans parti ni patrie, sans co-citoyenneté, au nom de nouvelles Lumières qui ne renient ni le spectre de Marx ni les alliances précédentes, aussi vieilles soient-elles. Laissant la chose nue, sans bord ni protection, on pourrait la nommer, si cela était possible, avec une nouvelle langue et de nouvelles phrases, nouvelle circoncision. Ce serait un contrat qui proposerait de faire monde sans garantir un monde commun, une alliance qui proposerait de vivre ensemble, avec comme tâche singulière, pour chacun envers chacun, de te porter. On ferait comme si une telle règle pouvait être généralisée, universalisée.
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-------------- Propositions -------------- -Avant toute responsabilité, toute contresignature, nous sommes pris dans une socialité originaire : la courbure hétéronomique et dissymétrique d'un rapport à l'autre -Avant tout autre contrat, une amitié d'avant les amitiés, ineffaçable, inavouable, incommensurable, fondamentale et sans fond, respire dans le partage de la langue -Une alliance est scellée par un "Oui, oui" qui garde, en secret, une mémoire endeuillée où vient l'autre -Le contrat de traduction est exceptionnel, unique, absolument singulier; en engageant des noms, il exhibe, avant le langage, l'affinité a priori entre les langues -[Derrida, le talith] -Le rationalisme ressemble à un système de protection contre le nom singulier de Dieu - cette violence originaire qui impose l'alliance là où il n'y a pas encore de lois -Avec l'épreuve d'Abraham, il y va de l'engagement à rester fidèle à une alliance inconditionnellement singulière, sans autre objet, ni contenu, ni sens, que cette alliance -Dans l'anneau, l'unique s'allie avec lui-même comme autre, il répète son retour autour du même -Depuis sa propre date, le poème s'adresse à une date toute autre : il conjoint et rassemble les deux dates hétérogènes en un même anneau -Une marche est une alliance, le retour éternel d'un double pas : un simulacre de cercle sans cercle -Chaque fois qu'un vivant déclare "moi", "je", "je vis", il signe avec lui-même un contrat secret, inouï, il s'ouvre un crédit, une alliance cryptée qui ne peut être honorée que par l'autre -Le récit autobiographique de "ma vie" ne tient en place que par le retour de l'alliance, le "oui, oui" donné au don de la vie en un lieu qui n'a pas lieu, sur une bordure disparaissante -Avant "la vie / la mort", il y a "la vie / le mort", où la Vivante qui précède le mort s'allie avec lui et vient en plus, en retard, au-delà -Le "retour éternel" de Nietzsche, c'est qu'il appelle à transgresser d'un pas l'alliance du "Je suis mort" (déjà mort - le père) et du "Je vis" (la Vivante, la survivante - la mère) -L'alliance est un anneau scellé par un schibboleth : elle commémore la date et le lieu de sa provenance dont elle se démarque chaque fois -Dans la différance entre le "je" auto-bio-graphique, le "je" allo-thanato-graphique et le "je" otobiographique de certains noms, peuvent surgir de nouvelles institutions du "oui" -Qu'un "je" se cite soi-même, qu'il en fasse le récit, c'est ce qui, dans la vie comme dans la Genèse, donne lieu à l'alliance de l'affirmation avec elle-même : "oui, oui" -Chaque fois que, sans aucun langage de surplomb, on dit "Viens", on donne le don, on répète l'alliance -Axiome : nul à-venir sans héritage, possibilité de répéter, itérabilité, alliance à soi, confirmation du oui originaire, mémoire et promesse messianique -Il y a plus d'Un, c'est-à-dire au moins deux, ce qui implique une alliance à plus de deux : n + Un -Il faut un contrat pour faire semblant de vivre ensemble dans un même monde, mais cela ne suffit pas pour que ce soit vrai, ni pour garantir un monde commun -Quand aujourd'hui le monde s'en va (constat), il faut faire venir une alliance qui, à nouveau, pourra faire monde : la nécessité, le devoir (performatif), de "te" porter -La circoncision est une alliance dissymétrique, sans contrat, à laquelle le nouveau-né souscrit avant même qu'il ne parle -Il faudrait une nouvelle langue, de nouvelles phrases pour une nouvelle circoncision : détacher l'anneau de chair et le passer au doigt de la dame -Nos tâches : refonder les religions en s'en jouant, réinventer la circoncision, recirconcire ce qui se décirconcit, déjouer la réappropriation des langages par un Dieu-Un -J'ai perdu l'anneau de mon père, cette partie de moi dont le secret est jeté dehors, dans le pli d'un retour sur soi, d'un nouveau départ décisif pour l'alliance -Le "commun" (appartenance communautaire) présuppose un "nous" qui inscrit l'autre dans une alliance à laquelle il ne peut qu'acquiescer -Il faut penser ensemble - mais autrement - savoir et foi, technoscience et religion, calculable et incalculable -Il n'est d'alliance que singulière et dissymétrique; il faut qu'elle reste secrète, on ne peut rien en partager, on ne peut partager que le rien -Le secret de l'alliance, c'est qu'il n'y a pas de secret comme tel : il ne peut apparaître que par une dénégation essentielle, originaire, du partage -La mondialatinisation est une alliance étrange du christianisme, comme expérience de la mort de dieu, et du capitalisme télé-technoscientifique -La souveraineté étatique moderne, qui se présente comme une convention humaine ou un artefact, est fondée sur une ontothéologie profonde -Pour instituer la figure humaine et politique du souverain, il faut exclure Dieu et la bête, masquer l'onto-théologie, l'alliance entre ces trois figures au-dessus du droit -Dans le couple bête/souverain, la bête "est" le souverain, et aussi l'autre du souverain (ressemblance, conjonction, alliance, hymen, hétérogénéité, passage, partage) -[Ponge contracte une alliance infiniment inégale avec la chose : en lui sacrifiant tout, il se l'approprie et signe en son nom propre - afin de faire de son texte la signature de la chose] -Circoncision, je n'ai jamais parlé que de ça : limites, marges, marques, clôture, anneau, alliance, don, sacrifice, écriture du corps, pharmakos, coupure, ... -Le simple fait de parler nous installe d'entrée de jeu dans l'alliance de la circoncision -La circoncision est une alliance hétéronomique -L'événement qui mériterait, une seule et unique fois, à telle date, le juste nom d'amitié, supposerait l'expérience d'une alliance improbable, la pensée d'un concept du "peut-être" -Il vaut mieux qu'entre amis l'alliance soit silencieuse; ensemble mais séparés, conjoints et dissociés, ils se taisent pour garder leur amitié -Séparés l'un de l'autre, irrémédiablement solitaires, les amis se taisent ensemble, dans le rire éclatant de leurs deux jouissances partagées, disjointes, hétérogènes -Jacques Derrida a inauguré une autre modalité du juif laïque : celle des Tables brisées -Mon sexe, je ne peux le décrire qu'à travers des millénaires de judaïsme, alliance rompue sur tous les plans -Il faut, aujourd'hui, une hospitalité qui s'adresse à un Dieu qui puisse ne pas exister, nous abandonner, se désintéresser de l'alliance, s'exempter d'amour ou de désir envers nous -La singularité de notre temps, c'est que la nouvelle alliance ou Internationale ne peut se développer que sur les réseaux télé-technologiques qu'elle combat -L'être / parle / partout et toujours / à travers / toute / langue -Schibboleth (SBL) et Symbolon (SBL) désignent tous deux le partage et l'alliance -Il faut, aujourd'hui, répondre du discours traditionnel de la modernité en s'avançant exemplairement vers tout autre chose ("l'autre du cap") -S'il fallait tirer un enseignement du "pire" (la "solution finale"), ce serait pour juger de la complicité des discours qui séparent radicalement le droit et la justice -Derrida préconise une "nouvelle Internationale" : alliance sans coordination, sans communauté, sans appartenance et sans institution, dans la fidélité à l'esprit de Marx -Alliance de Noé : comme s'il regrettait la malédiction du déluge, Dieu se demande pardon à lui-même et bénit tout vivant; mais le signe de cette alliance est furtif, météorique -En graciant Noé, Dieu pardonne pour le mal qu'il a fait advenir dans le désir de l'homme; par ce retrait, cette alliance, il lui laisse la souveraineté terrible au nom de laquelle il l'a créé -Axiome absolu : il faut qu'Abraham soit exposé en secret, en silence, à l'expérience du mal radical, du crime impardonnable, pour que soit nouée avec Dieu une alliance singulière -Dans le "Ceci est mon corps" de la Cène christique, ce qui se mange et se consume, ce supplément incalculable qui "est" "comme" rien, c'est l'esprit -Le secret du secret, c'est le respect de l'absolue singularité, la séparation infinie de ce qui me lie à l'unique -A l'origine du fonds sans lequel la littérature comme telle n'aurait jamais pu surgir est l'alliance entre Dieu et Abraham : silence, épreuve d'un secret terrible, absolu -Le nom "Sinaï" porte ce qui sera venu avant Sinaï : le visage, le retrait du visage, et ce qui dans le Dire contredit le Dire : la justice -Ce que Lévinas nomme "visage" ou "otage", il faut le lire comme un nom propre qui compose un nouvel accord, inouï, entre le fini et l'infini : à-Dieu, l'appel du nom par le nom -Fantasme de Jacques Derrida : "Ma mère, en signe d'alliance, me circoncit de ses lèvres, et j'éjacule dans sa bouche quand elle avale le prépuce" |
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: Guilgal |
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Idixa
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