Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, l'art, l'oeuvre                     Derrida, l'art, l'oeuvre
Sources (*) : Derrida, christianisme, latinisation               Derrida, christianisme, latinisation
Jacques Derrida - "Mémoires d'aveugle, L'autoportrait et autres ruines", Ed : RMN, 1990, p123

 

Allegorie sacree (Jan Provoost, 1515) -

Derrida, le musée

Une oeuvre est un événement sacrificiel, apocalyptique, qui ruine ce qu'il met en ordre et implore la résurrection de qu'il ruine

Derrida, le musée
   
   
   
Oeuvre, archi - performatif Oeuvre, archi - performatif
Derrida, l'apocalypse               Derrida, l'apocalypse  
Il faut à l'oeuvre un sacrifice, un retrait                     Il faut à l'oeuvre un sacrifice, un retrait    

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1.

Jacques Derrida commente [sans l'analyser, précise-t-il - car il n'est pas un historien de l'art, il n'est pas un expert, mais alors que fait-il?] le tableau ci-contre, intitulé Allégorie sacrée, ou encore Allégorie chrétienne. Comme toute peinture chrétienne, il convertit le regard. Il transforme la vision pour la soumettre à une loi de dissymétrie, d'expropriation, où le regard doit respecter une distance infinie, analogue à celle qui prévaut dans l'hymne, la louange ou la prière. On voit dans ce tableau l'agneau sacrifié qui surplombe le Christ, et le livre de l'Apocalypse de Jean, scellé de sept sceaux, qui surplombe la Vierge. Dans cette oeuvre, comme dans toute oeuvre sous-entend Derrida, on trouve les deux sens de l'Apocalypse (qui sont également les deux logiques à l'origine du dessin) :

- révélation, mise à nu, dévoilement, vérité de la vérité. C'est une mise en ordre. La peinture chrétienne hiérarchise, verticalise et oriente le regard. Elle rend visible la lumière qui se montre elle-même. On la contemple comme une représentation, une structure transcendantale, une bénédiction qui rend la vue.

- événément d'une catastrophe ou d'un cataclysme. La catastrophe, dans la peinture chrétienne, c'est qu'au moment même du dévoilement, il faut se voiler le regard. Pour voir l'oeil de Dieu, il faut s'aveugler. Cette catastrophe était déjà là, mais l'apocalypse du tableau la met à jour.

Mais l'événement qui fait venir l'oeuvre, la condition de possibilité de l'oeuvre, c'est l'imploration. Il ne suffit pas de déplorer la ruine, il faut une prière indissociable de la résurrection. Que fait l'oeuvre? Comme tout archi-performatif, elle entretient la dette. En s'aveuglant à la vision, elle fait en sorte que l'ordre pleure la ruine, et que la ruine pleure l'ordre; et c'est ainsi, en pleurant, qu'on peut commencer à penser.

2.

“L'ordre et la ruine ne se dissocient plus à l'origine du dessin, ni la structure transcendantale et le sacrifice, encore moins quand celui-ci montre à la fois son origine, la condition de sa possibilité et la venue de son événement : une œuvre. Une œuvre est à la fois l'ordre et sa ruine. Qui se pleurent. Déploration et imploration voilent un regard au moment même de le dévoiler. En priant au bord des larmes, l'allégorie sacrée fait quelque chose. Elle fait arriver, elle fait venir aux yeux en produisant un événement : elle est performative, ce dont serait incapable la seule vision si elle ne donnait lieu qu'au constat représentatif, à la perspicacité, à la théorie ou au théâtre, si elle n'était pas déjà en puissance d'apocalypse. En s'aveuglant à la vision, en se voilant la vue, par exemple en implorant, on fait peut-être quelque chose de ses yeux. On se fait quelque chose aux yeux“ (Mémoires d'aveugle, p123).

Dans ce passage, le mot "faire" est répété quatre fois, dont deux avec insistance, en italiques. Comment la vision peut-elle faire quelque chose ? Comment peut-elle produire une œuvre ? Il faut, pour cela, un aveuglement, une imploration.

 

 

Cette définition de l'oeuvre qui juxtapose deux dimensions, qui prend acte d'une duplicité, se retrouve dans la tension entre la différance et son encadrement, entre l'énergie (ergon) de l'oeuvre et son parergon.

 


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