Benjamin parle de certaines photographies de l'ère pré-industrielle (années 1840) qui témoignent d'un lieu imperceptible, d'une qualité singulière, d'une minute depuis longtemps révolue mais qui parle encore. Dans une telle image, les extrêmes se touchent : la plus exacte technique donne à ces productions une valeur magique qu'aucune image peinte ne saurait avoir à nos yeux. L'espace qui parle à l'appareil photographique est élaboré de manière inconsciente. La photographie nous renseigne sur des agencements structurels qui ne se révèlent ni dans un paysage évocateur ni dans un portrait expressif, mais à travers un inconscient visuel interprétable et caché.

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Ce thème de l'image allumeuse est développé dans Le livre des passages. On peut l'associer aussi à l'aura - phénomène caractéristique de l'oeuvre d'art.

Le Prisonnier (photo prise en 1847 par Humbert de Mollard).