Les organes des sens servent à limiter la quantité d'excitations capable d'atteindre le système cortical interne (pare-excitations). S'ils échouent, l'appareil psychique est submergé par des énergies non liées, ce qui provoque un intense déplaisir. Si l'angoisse n'a pas été suffisante pour préparer le choc et l'effroi qui en résulte, le principe de plaisir est mis dans l'incapacité d'agir. Les autres systèmes psychiques se concentrent sur le point d'effraction pour le suturer (sans succès), ce qui entraîne une paralysie générale. Que se passe-t-il? L'appareil psychique renonce à son but habituel (la recherche du plaisir) et tente de lier les énergies en excès par un autre mécanisme. C'est là que se produisent les rêves typiques de la névrose d'accident : ils ramènent sans cesse le souvenir de l'événement traumatique. Cette compulsion répétitive révèle le désir de faire surgir l'oublié et le refoulé. Le rêve a une fonction plus originaire que l'accomplissement de désir : un au-delà du principe de plaisir qu'on peut associer au processus primaire repéré dans le rêve ou les jeux d'enfants. Cette fonction n'est pas opposée au principe de plaisir, mais indépendante de lui. Elle constitue en elle-même une source de plaisir.