Le 18ème siècle est le Siècle de la philosophie, mais aussi celui de la critique. Il y a entre les deux domaines une unité profonde, originaire, substantielle, une unité de nature. De là est née l'esthétique théorique. La poétique, la rhétorique, la théorie des arts plastiques, la théorie de la connaissance y convergent. L'origine commune des arts et des sciences est expliquée par le pouvoir souverain de la raison (ou de la nature). La beauté et la vérité ont le même fondement : Rien n'est beau que le vrai. L'ordre de l'être s'exprime dans la connaissance de la nature et dans l'oeuvre d'art.

Entre la connaissance et le goût, il semble y avoir une frontière infranchissable. Entre raison et imagination, entre le génie et les règles, entre un sentiment du beau et une connaissance, se développent des conflits, des antithèses qui conduiront à la naissance d'une nouvelle discipline, la philosophie esthétique, qui culmine dans la synthèse kantienne et de nouvelles formes de création artistique (Goethe).

Ce tableau de Fragonard, peint en 1769, a longtemps été considéré comme un portrait de Denis Diderot. Les experts du Louvre ont changé d'avis en 2012 car, paraît-il, Diderot n'avait pas les yeux bleus. Ce portrait est donc devenu celui d'un philosophe inconnu. Mais qui prouve que les experts du Louvre ne se sont pas encore trompés?