A l'époque classique, on cherchait une définition de l'oeuvre d'art par genre et espèce (classification), comparable à une définition logique. Avec l'empirisme, l'intérêt a été reporté sur le sujet de la jouissance artistique. Avec Shaftesbury, on passe du monde de la créature à celui de la création, de la réalité objective aux forces créatrices intérieures. La source propre du beau est la spontanéité. La nature véritable de l'homme est prométhéenne. L'univers est intelligible à l'artiste, car il en sent les forces en lui-même. Un entendement intuitif va du tout à l'individuel. Le génie n'est pas imitatif, il plonge directement dans le genèse de l'oeuvre. L'oeuvre originale (comme celle de Shakespeare ou de Milton) pressent les rapports obscurs et caché sans se préoccuper de justesse, ni de sentiment, ni de délicatesse.

Le beau n'est ni une idée ni un concept empirique, il est autonome et originaire, il appartient à la substance même de l'esprit, dont il est une direction essentielle, une énergie pure et une fonction originale.

Ce tableau de 1712, intitulé Le choix d'Hercule, a été réalisé par Paolo de Matteis sur une commande de Shaftesbury, et à partir de ses instructions.