Michel Foucault situe l'âge classique dans la période 1650-1800. C'est une période de l'histoire, qui peut être marquée dans une chronologie. Mais si l'on considère le concept du classique, alors la question chronologique devient secondaire. Il y a eu du classique à toutes les époques, et encore aujourd'hui.
Le classique présuppose un système de règles qui dépend d'une structure de langage, de parole et de représentation. On peut qualifier cet ensemble d'humanisme. Des normes d'observation et de description, des convenances, des habitudes, des styles, des formes particulières comme l'arabesque, s'articulent à ce système sans jamais se figer complètement. Le geste créatif n'est pas interdit, mais il doit rester circonscrit dans l'enseignement donné par les académies.
Dans la période définie par Michel Foucault, certaines techniques étaient considérées comme acquises : par exemple la perspective. Mais on n'ignorait ni les contradictions ni les paradoxes attachés à ces techniques. On acceptait que l'oeuvre puisse être aussi définie par le geste de l'artiste. C'est cette tendance qui se prolonge aujourd'hui dans une sorte de néo-classicisme où d'autres critères, par exemple économiques, entrent en considération. Aujourd'hui, de grands artistes comme Anselm Kiefer renouent avec le classicisme, tout en restant éloignés de ses formes.
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