L'invisible n'est pas non-visible provisoirement ou circonstanciellement, il est en-deça ou au-delà du visible, exclu du visible par structure ou par définition. Par structure, c'est l'irreprésentable. En-deça : le souvenir sur lequel je m'appuie pour dessiner, une sorte de frayage (la possibilité même du dessin). Au-delà : la beauté.
L'art contemporain aime l'invisible. Il le projette autant qu'il le peut, comme vide, comme présence, comme absence ou sous toutes les formes de l'imaginaire. Peu lui importe que cet invisible soit visible, du moment qu'il le désigne comme tel.
Si l'invisible a un organe, c'est la voix. Elle nous hante, comme un spectre.
Même si l'invisible ne se voit pas, il peut se révéler dans des images, des mots ou des lieux. La religion en abuse. Par exemple : la vierge offre un tel lieu.
Il faut très peu de chose pour deviner l'invisible. Le moins possible. Le penser comme une chose, c'est le réduire au psychisme.
L'ordre de la mimesis n'est jamais absolu. Il se déplace, il a des bordures.
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