Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
La photo atteste d'un "Ça a été"                     La photo atteste d'un "Ça a été"
Sources (*) : Le référent revient!               Le référent revient!
Roland Barthes - "La chambre claire, Note sur la photographie", Ed : Cahiers du Cinéma Gallimard Seuil [pas moins], 1980, p120

 

Ancien esclave fouette (McPherson & Oliver, avril 1863) -

La photo fait prévaloir l'indice

L'ordre fondateur de la Photographie est la Référence; c'est son essence intraitable, que nul ne peut nier

La photo fait prévaloir l'indice
   
   
   
                 
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

 

Une photographie ne se distingue jamais de son référent. Roland Barthes écrit ces mots avec des majuscules. Il parle du Référent de la Photographie, qui "n'est pas le même que celui des autres systèmes de représentation". Pourquoi? Un réel, nécessairement, a été placé devant l'objectif. Une chose unique, absolument singulière, a été là, nul ne peut le nier. C'est l'essence même, le noème de la Photographie, qui n'existe que pour elle, et nullement pour la peinture et le discours, par exemple. Ce noème a un nom : "Ça-a-été" ou encore : l'Intraitable (des majuscules, encore des majuscules). La chose a été présente, absolument, irrécusablement présente (une fois), et cependant tout de suite séparée, déjà différée. C'est cela, l'ordre fondateur : il n'y a pas à s'assurer de la vérité de l'image, il n'y a pas à la déclarer vraie. Le génie de la Photographie, c'est qu'elle m'impose cela : le Référent.

Il y a eu une pose, un moment d'arrêt. Chaque fois que je regarde une photo, je pense à cet instant qui reste immobile dans une photographie, tandis qu'il s'altère au cinéma, emporté par la suite des images. Cette présence passée n'est pas métaphorique. L'esclave photographié a été un esclave, le cadavre est un cadavre, quelqu'un l'a vu en chair et en os, en personne, sans médiation, sans méthode. La photographie a quelque chose de tautologique. Elle émane du référent par un processus chimique, elle l'emporte toujours avec elle. Le Référent s'entête, il est toujours là, il adhère. Et si l'on songe que tous ceux qui ont été impliqués dans cette photographie sont morts, la photo déclenche une émotion particulière, elle suscite la mélancole.

Cette photo d'esclave n'est pas celle qui est mentionnée par Roland Barthes, mais on peut en dire la même chose : Il a été esclave, il a été fouetté, cela a été, c'est indéniable.

 

 

Jacques Derrida fait observer dans Les morts de Roland Barthes que le référent ne se présente pas à nous comme réel, mais comme autre. Cela vaut pour la photographie, mais aussi pour toute image, tout discours : il y a toujours du référent dans le langage. Dans Lecture de "Droit de Regards" de Marie-Françoise Plissart ( pXXXV), il s'appuie sur cette analyse pour généraliser cette observation à l'art. Roland Barthes précise que sa remarque ne porte pas sur la Photographie en tant qu'Art (avec majuscule), mais sur toute photographie, la photographie courante. Dans l'art, cette chose qui a été là n'existe pas. Il y a renvoi infini à l'autre, différance inarrêtable. L'adhérence au référent, qui est un trait de la photographie, ne peut limiter ce renvoi.

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Barthes
PhotoAtteste

DF.LDF

ProReferent

SD.LLD

PhotoIndiciel

DE.LDE

UPhotoReferent

Rang = N
Genre = MR - IA