Tout commencement est citation. Il consume un autre texte, il l'efface, il en incendie le livre, mais il le cite. De même que le livre de Sollers, Nombres, commence par des points de suspension, tout texte est contaminé par un autre texte qui joue en lui, tout texte est enfermé dans le renvoi vers un autre texte. Il prend place dans un ensemble qui le déborde. Son histoire est celle de réinscriptions, de germinations, de différenciations qui le transforment au long d'un texte à venir.

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Par cette formulation, Derrida semble récuser la notion de création ex nihilo. S'il n'y a de néant que par opposition à l'être, c'est-à-dire dans un système logocentrique, s'il n'y a rien en-dehors du texte (pas même le rien), il ne peut pas y avoir de création au sens biblique. Mais ce n'est pas si simple car, même si le néant relève de la métaphysique, l'auto-affection derridienne n'est engendrée par rien. Qu'est-ce que ce rien dont Derrida dit également que rien ne précède le texte?