Admettons que la toute première performance moderne ait été la représentation d'Ubu-Roi par Alfred Jarry, en 1896 (on pourrait facilement trouver d'autres points de départ, par exemple le vers libre, mais celui-ci est commode). Jarry y est aidé par des peintres (Bonnard, Vuillard, Toulouse-Lautrec, Sérusier) [ce n'est pas un hasard si ce sont des Nabis], mais le clou du spectacle au Théatre de l'Oeuvre est le jeu de mot autour de MERDRE.

A partir de 1910, les représentations et soirées organisées par les futuristes - musique, poésie, actions provocatrices, danses, clowneries plus ou moins folles - s'inspirent du théatre de variétés. Elles impliquent le public par la vision, par la voix et d'autres instruments. Les performers ne recherchent pas l'approbation du spectateur, mais ses huées. Ils ne demandent pas à le séduire, mais décident de le forcer à tenir compte de ce qu'ils font (comme dans la propagande). Ils se veulent anti-académiques, primitifs et naïfs. Ils veulent détruire l'Art avec un grand A, et avec lui le langage et la représentation. Ils privilégient le bruit sur la musique (comme John Cage), et aussi sur la parole.

La performance ne vaut que par la façon dont elle est vécue dans l'instant par les spectateurs.

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Propositions

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