En mars 1913, le futuriste Russolo écrit un manifeste "L'art des bruits". Il pense que le bruit des machines peut être une forme viable de musique. Bruit et machine sont liés, car le bruit est né avec la machine. Il règne maintenant sur la sensibilité des hommes en compétition avec la musique, qui s'étend en parallèle. Désormais le son pur n'émeut plus.

Russolo donne des performances de musique-bruit à Milan en 1913, puis à Londres : bruits de tramways, explosions de moteurs, foules hurlantes. Avec le bruitage machinique vient la gesticulation du corps, comme le suggère la Déclamation Synoptique et Dynamique de Marinetti (1914), qui conseille de gesticuler géométriquement de manière topologique, en créant dans l'air des cubes, cones, spirales et ellipses et en proférant violemment des lettres ou syllabes.

Le performeur peut être remplacé par des marionnettes, des machines ou différents objets en mouvement, ou même par une mitraillette ou un canon dont la bouche crache des boum-boum.