Ancré dans le fonds philosophique de l'après-guerre, Lacan se sert des mots "être", "authentique", "vrai", "plein" selon un telos de la parole pleine où la valeur de vérité, associée à la révélation (donc à la présence), est sans cesse reprise sans être questionnée. Le signifié ultime de cette parole est posé comme un manque (terme métaphysique).

Son style rhétorique où il pratique l'esquive et l'ellipse, où l'on se laisse capter par le faste du défilé et de la parade, est commandé par un "retard d'une scène" qui n'est pas sans nécessité [Lacan reste en définitive ancré dans la représentation classique].

Lacan invoque la phonologie et la linguistique saussuriennes sans recul. Son attention à la lettre dans Freud et à l'écrit ne s'accompagne d'aucune interrogation spécifique sur le concept d'écriture.

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On peut répondre à Jacques Derrida que ces critiques, prononcées en 1971, ne tiennent pas compte des évolutions futures du Lacan de la maturité. Dans son article Le facteur de la vérité (1975), Derrida répond à cette objection. Presque tous les textes des Ecrits, dont la première publication date de 1953 à 1960, appartiennent au même système de la vérité, qui est réaffirmé dans l'introduction de 1966. Or l'oeuvre de Lacan ne supporte pas la partition (LCP p491).