Le corps est sensible pour soi. Il est habité par un toucher, une vision qui lui offre de quoi sentir tout ce qui, dehors, lui ressemble. Pris dans le tissu des choses, il tire tout à lui, incorpore. Il communique aux choses son secret natal, son ontogenèse. C'est lui, et lui seul, qui peut nous mener aux choses mêmes, car il coexiste avec elles dans le même monde.

Il n'y a accès au visible que par une expérience qui soit hors d'elle-même : celle du corps. Il n'explique pas le visible, il en concentre le mystère.

Entre les deux côtés du corps, il y a un abîme (celui qui sépare l'En Soi du Pour Soi). Ce corps n'est pas un objet de pensée, c'est une chair qui souffre, des mains qui touchent. Il est un être à deux feuillets : chose parmi les choses, celui qui voit les choses et les touche.

Il réunit en lui ces deux possibilités, ces deux références (l'ordre de l'objet et celui du sujet).

Etant lui-même visible, le corps se détache sur les choses et se détache d'elles. Il appartient au monde comme chair universelle.

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On trouvera une analyse plus détaillée de ce tableau sur cette page.