(C'est ce qu'il dit lui-même dans une lettre à Théo).

Alors que qu'Emile Bernard ou Gauguin préfèrent peindre d'imagination, Van Gogh est attaché à la réalité, à l'objet. C'est une façon pour lui d'échapper à la folie. Il ressent ses hallucinations religieuses comme malsaines et essaie de les combattre. Il n'a pas de théologie, mais simplement le désir d'une communion et d'une délivrance mystiques. Pour lui, le Christ est un artiste qui travaille la chair vivante. C'est ce qu'il tente d'imiter en prenant les scènes sur le vif.

Dans La Nuit étoilée, l'artiste solitaire répond à un appel du ciel de Provence, dont le bleu infini empreint toute la scène. Il dessine cette étrange nébuleuse qui s'enroule sur elle-même, que Schapiro compare à la femme enceinte de l'Apocalypse. Désignée par la flèche de l'église, entourée par les étoiles, soleil et lune confondus en une éclipse (sa famille), elle tente de protéger son enfant menacé par le dragon. Une émotion obscure et irrésistible nous saisit.

"Dehors", pour Van Gogh, ce n'est pas simplement sortir de la maison, c'est sortir du discours courant, c'est accéder au monde, à une extériorité.