Lacan, commentant le conte d'Edgar Poe La lettre volée, repère une structure ternaire qui se répète plusieurs fois. Pour cadrer cette structure, la précipiter vers la vérité (c'est-à-dire la castration), il doit exclure le narrateur et de nombreux détails de la narration. Il efface le quatrième côté pour ne voir que des triangles. Il réduit le conte au trajet propre de la lettre : le signifiant, son parcours, l'intersubjectivité. Le reste se dérobe à ses yeux (de psychanalyste) comme à ceux de Dupin.

En prétendant connaître l'adresse de la lettre, Lacan se pose en facteur de la vérité. Il croit pouvoir la border, la remettre dans son trajet propre : une ligne authentique, une direction circulaire, une norme. Il ignore que les effets d'encadrement sont des effets d'ouverture, de dissémination, des fictions par où la lettre s'échappe.

Ce que Derrida appelle ci le texte, ce n'est pas le texte courant (le texte intelligible du discours), c'est l'autre texte, celui qui reste une fois qu'on a épuisé les effets de sens.