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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Je vous dois la vérité en peinture | Je vous dois la vérité en peinture | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la peinture | Derrida, la peinture | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "La vérité en peinture", Ed : Flammarion, 1978, p7 Nature morte aux trois cranes (Paul Cezanne, 1904) - |
Basculements dans l'art | La signature de Cézanne est associée à un événement dans la peinture qui engage sa signature, et beaucoup d'autres à sa suite : la promesse performative d'un "autre" performatif |
Basculements dans l'art | ||||||||||||||
Cézanne, l'autre perspective | Cézanne, l'autre perspective | ||||||||||||||||
Derrida, le performatif | Derrida, le performatif | ||||||||||||||||
Derrida, date et signature | Derrida, date et signature | ||||||||||||||||
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Cézanne écrit, le 23 octobre 1905, dans une lettre à Emile Bernard : "JE VOUS DOIS LA VÉRITÉ EN PEINTURE, ET JE VOUS LA DIRAI". Il y a deux performatifs dans cette phrase : 1. Une promesse. En disant qu'il doit une vérité, il ne fait pas que reconnaître une dette qui existerait déjà (constatif), il la crée, il la fabrique, il la produit, il l'érige, il prend un engagement nouveau, que personne n'avait pris avant lui, et qui se transmettra à beaucoup d'autres après lui (tous les peintres qui se reconnaissent dans cette dette). Quel est l'enjeu de cette dette? Sur quoi porte-t-elle? 2. un engagement à produire un autre type de performatif, dans la peinture elle-même. A partir de Cézanne, il faudra que la peinture soit un acte (pas un speech act, un painting act), qu'elle fasse quelque chose. Dans ses Huit thèses, Hubert Damisch propose une formulation de cet engagement : que la peinture produise elle-même les éléments dont elle est composée. Jusqu'alors, ce qu'elle exprimait était subordonné au discours : une histoire, un récit, une action, un geste, un sentiment, un personnage, un contenu religieux ou cultuel. Désormais, par ce supplément de performativité, la peinture devra produire ses propres contenus. Bien que, dans sa lettre (qui est elle-même un fragment discursif), Cézanne ne montre rien (il ne peint ni ne dessine, il se contente de parler), il prend l'engagement de ne plus rien dire ni décrire dans sa peinture, qui se soit pas dans la lignée initiée par la promesse. L'événement pourrait se dire de la façon suivante : Je m'engage à ce qu'à partir de maintenant, la peinture devienne performative. |
Dans ce texte intitulé Passe-partout écrit en 1978, qui fait office d'introduction et de conclusion à La Vérité en peinture, Jacques Derrida reprend les thèses sur l'acte de langage développées dans Signature événement contexte (1971) et Limited Inc (conférence prononcée en 1977). "La théorie des speech acts a-t-elle son correspondant en peinture?" demande-t-il. Il faudrait pour cela que "la vérité en peinture", cette formulation idiomatique de Cézanne, puisse être entendue. Pour cela, ce n'est pas son intention, son vouloir-dire, qui doit être pris en considération, c'est la façon (ouverte à l'infini) dont la formulation pourra être entendue, dont elle pourra être mise en oeuvre dans la peinture même (second performatif).
Dans la lettre de Cézanne, son engagement n'est qu'un trait d'esprit, un Witz. Il n'y a aucune définition de la vérité en peinture, aucune explicitation de ce qui peut correspondre à cette formulation singulière. L'événement est ce trait d'esprit, ce trait elliptique, idiomatique, intraduisible, et qui, malgré tout, fait contrat. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida VeritePeinture CE.LEE DerridaPeintureMC.LLM ArtBasculementsVN.LLV CezannePerspectiveCP.LLP DerridaPerformatifPZ.LOO DerridaSignatureFN.LNF WCezanne Rang = KGenre = MR - IB |
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