Chez Lévinas, celui qui parle est toujours l'autre, sans a majuscule. Je ne peux pas me mettre à sa place, car sa demande ne peut pas provenir de moi. Dans le talmud, la parole est reprise à partir d'un texte. Elle est entendue, et en même temps, d'une autre façon, elle est incomprise, inaudible. On n'a jamais fini de l'entendre. Le sujet parlant est un relais, un commentateur. Il n'a pas d'autorité sur celui qui s'est adressé à lui ni sur le destinataire de ce qu'il dit, il ne peut pas prendre sa place.

Dans la formulation traditionnelle juive, "Ils firent, et ensuite ils entendirent", il s'agit d'agir d'abord, à partir de l'obligation qui émane du simple fait qu'on me parle, et puis seulement après, d'essayer de comprendre ce qui a été reçu (p96). L'obligation passe, et ensuite seulement on verra à quoi l'on est obligé. Dans ce genre de discours, la loi oriente vers l'avenir, pas vers le passé.

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Propositions

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