L'horloge ou le cadran solaire marque une certaine date. Je suis assigné à cette date : c'est ici, maintenant. Mais cette date est codée dans un calendrier. Elle en commémore d'autres qui reviennent selon un certain rythme, une cadence, une respiration. L'heure fait retour sur elle-même, comme un anneau. Le passé s'est consumé, dans l'enfer de notre mémoire. La roue tourne. Cette date qui est l'écho d'une autre date est aussi son effacement, sa cendre. La date originaire est fictive, mais aussi la date présente. Que je la mentionne, que je la chante, que je la bénisse, la laisse indéchiffrable. Ce que je signe ici, maintenant, à cette date, est pour moi indécodable. C'est un schibboleth.