Le corps est toujours sur le départ, dans l'imminence de n'être plus là, d'un mouvement, d'une chute, d'une dislocation. Ce n'est pas son intimité qu'il expose. Elle reste retranchée. C'est son écart, son espacement. Par essence et par structure, son être s'expose, mais il s'expose à part soi, désassemblé. Ses membres, ses parties, ses téguments, ses sueurs, ses cellules, etc... ne se referment pas sur un soi. Elles se propagent jusque dans la dernière pourriture, dans l'effraction, dans le découplement. (Si l'on voulait en finir avec le racisme, c'est sur cette dislocation qu'il faudrait s'appuyer, pas sur une supposée unité du genre humain).

Si la nature doit être pensée comme l'exposition des corps, toute la philosophie de la nature est à refaire.