Derrida
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Le corps, idée de l'humain                     Le corps, idée de l'humain
Sources (*) : Hans Belting               Hans Belting
Hans Belting - "Pour une anthropologie des images", Ed : Gallimard, 2004, p129

 

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[Les corps incarnent l'idée que chaque époque se forme de l'être humain]

   
   
   
                 
                       

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Le corps est le lieu des images. C'est une sorte d'organe vivant qui les stocke et les anime. A travers l'évolution des images ou leurs substituts (par exemple un masque ou le traitement des ombres en peinture), on peut suivre les métamorphoses du corps. A l'inverse, tout changement dans la façon d'envisager le corps, toute modification des médiums-supports utilisés, entraîne une modification de la conception de l'image.

La collection d'images léguée par l'histoire montre que la vision que l'homme se fait de lui-même est instable. Quand nous donnons à voir notre corps, nous y incarnons une idée. Par exemple, les chrétiens qui rejetaient l'anthropocentrisme de la culture antique déniaient le corps. Avec la relique, ils ont instauré un culte des ancêtres d'un nouveau genre où le corps en fragments (les crânes ou éléments de squelettes qui avaient été conservés) était l'indice d'une crise qui ébranlait le rapport entre image du corps et image de l'homme. Cette crise persiste aujourd'hui dans la culture européenne. On investissait l'empreinte du corps de Jésus (le linceul de Véronique ou le Saint Suaire de Turin) de la même évidence que nous accordons aujourd'hui à la photographie. Dans son image, c'est le Dieu invisible qui était rendu visible.

A la Renaissance, le corps représente doublement l'homme : comme figure anatomique, et comme statue relevant d'une maîtrise géométrique et esthétique. Les artistes désirent connaître sa vérité. Ils la recherchent dans les proportions idéales, des rapports de grandeur analogues à ceux d'un temple. Mais dans la figure vitruvienne, comme l'a montré Léonard de Vinci, l'homme comme mesure de toutes choses est aussi l'homme dans les limites immanentes de son corps. Le corps naturel se fait l'agent et le délégué du sujet.

A notre époque, le corps ne peut plus être représenté par une image unique. Il est pris dans un balayage qui fournit constamment des images externes, comme au cinéma, et les restitue par association et réminiscence. Entre l'image et le corps, il y a crise; mais pour autant l'image numérique ne diffère pas des autres images. Elle aussi est perçue par le corps.

 

 

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Propositions

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L'homme est naturellement le lieu des images : une sorte d'organe vivant qui les stocke, les transmet et les interprète

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En représentant le corps, le portrait humaniste prétend faire apparaître un moi distinct de ce corps, ce qui met en question l'indivisibilité de la personne

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Le monde virtuel contemporain (cyberespace) est vivant, car on ne peut communiquer avec lui qu'avec le corps

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Quand elle représente l'ombre portée des corps, la peinture devient immanente

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Le corps idéal de Léonard de Vinci s'inscrit au repos dans un carré, et se tient au contact du cercle parfait à l'extrême limite de ses possibilités

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Notre corps, médium naturel, communique avec les images par échange avec leurs médiums-supports

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En métamorphosant notre corps en image, le masque fait vivre une absence qu'il remplace par une présence vicariante

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Soustrait à toute notion commune qui prétendrait en rendre compte avec autorité, le corps ne peut plus être représenté par une image unique

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Une crise a éclaté entre le corps et l'image : la crise de la référence

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L'image cinématographique ne se forme ni sur l'écran, ni dans l'"espace filmique", mais chez le spectateur, par association et réminiscence

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L'image numérique ne diffère pas des autres images, car elle ne peut être perçue que par l'intermédiaire d'un dispositif visuel qui prend en considération le corps et la remémoration

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Une peinture semble vivante quand elle simule les ombres - ces contours dont le corps s'est déjà retiré

 


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