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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, le subjectile | Derrida, le subjectile | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Artaud écrit ses dessins | Artaud écrit ses dessins | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Forcener le subjectile", Ed : Gallimard, 1986, pp55-56 La machine de l'etre (Ar taud, 1946) - |
CinéAnalyse : en s'écrivant à même le subjectile | Le subjectile peut prendre la place du sujet ou de l'objet, mais il n'est ni l'un ni l'autre : c'est ce qui, dessous, n'est pas représentable |
CinéAnalyse : en s'écrivant à même le subjectile | ||||||||||||||
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L'homme-arcane porte la main sur son sexe. Qu'est-ce qui est caché, là-dessous? Une matière phallique et utérine? Une matrice? Une progéniture? Ou un dessous, comme Artaud l'écrit ("en se frottant le dessous du bras droit") [qu'est-ce qui est dessous, si ce n'est le papier, le subjectile, dont Artaud déclare qu'il est "gâché"?] Près de son oreille, du même côté que la main, il y a quelque chose comme un écouteur. Le visuel et l'auditif se confondent. Les glossèmes ne signifient rien. Ils s'adressent à l'oeil autant qu'à l'oreille, sans logique ni hiérarchie (pp92-3). Et pourtant ça commande, comme le montre la forme des deux colonnes surmontées du titre en arc de cercle : celles de tables de la loi. ----- Le mot "subjectile " n'est pas très courant dans la langue. Il a un sens technique (v. ici les définitions du dictionnaire), mais ce sens ne l'épuise pas car il a d'autres connotations. On peut l'associer par sa sonorité à des mots comme support, subjectif, subtil, surface, tactile, succube, sublime, projectile - toute une dramaturgie qui est celle d'Artaud. Le subjectile, support du dessin ou de la peinture, est hanté par des démons qu'il faut conjurer. Lesquels? Ceux qu'Artaud "appelle" le subjectile ou qui sont "appelés", par qui? Par quelqu'un d'autre, qui est sur le point de donner un nom à ceci dont on ne peut pas parler - subjectile. C'est un mot qu'il faudrait traduire; mais justement, son axiome est qu'il est intraduisible. D'ailleurs, ce n'est pas un mot, c'est un subjectile. Le subjectile ne peut faire l'objet d'aucun savoir [comme Khôra]. Il peut trahir, manquer à l'appel. Substance sous la peinture, il n'a ni forme ni sens [comme Khôra]. Il peut, selon les cas, laisser le passage ou non, être poreux ou pas, se laisser traverser ou résister. Mais on ne le rend pas, on n'y revient pas, car il n'a lieu qu'une fois, il est un événement unique. |
Ce dessin "à regarder de traviole" (selon les mots écrits en arc de cercle) est commenté par Artaud dans la lettre du 22 mars 1946 au Dr Dequecker en ces termes : "Ce dessin est une tentative grave pour donner la vie et l'existence à ce qui jusqu'à aujourd'hui n'a jamais été reçu dans l'art, le gâchage du subjectile, la maladresse piteuse des formes qui s'effondrent autour d'une idée après avoir combien d'éternités ahané pour la rejoindre".
"La machine de l'être" est le titre donné par Antonin Artaud à ce dessin de 1946. En arc de cercle, en haut, on voit écrit : "dessin à regarder de traviole / au bas d'un mur en se / frottant le dessous / du bras droit". Voici les inscriptions dont Paule Thévenin fait la liste (p261) : - en haut à gauche : "Yvonne". - dans la mamelle gauche : "ira". Dans la mamelle droite : "mais / ça n'ira / pas encore". - dans les deux rectangles : "une boîte dans Ra / Sedi man / d'Anta Mede / et mede qui sera / après le souffle". - entre les mamelles : "roule / dans la rotule", et "la conscience / te vomira". - au centre : "Après le ka du ka / l'os de la poussière / moudre des tibias". - éléments glossolaliques : "cenac / diktbur", et "varzur / kandash".
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaSubjectile EE.LEE ArtaudDessinIS.LIS ArchiOeuvreSubjectileDM.LKD USubjectileIrrepresentable |
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