Le schéma présenté par Lacan lors de ses séances du 26 février et du 4 mars 1964 témoigne de l'usage inversé de la perspective qui a dominé la technique de la peinture du 15ème au 17ème siècle. Il ne s'agit pas d'une reproduction réaliste des choses de l'espace, mais d'un certain usage de l'optique (qui est à la portée des aveugles). C'est une machine qui reconstruit l'espace, comme l'a montré Dürer. Pour que le sujet soit pris au piège du dispositif, il faut qu'il soit lui-même regardé à partir d'un point qui est dans le tableau. Depuis le point lumineux, la lumière se propage. Elle s'arrête sur un écran que le sujet, réduit à un point géométral, voit comme image.

Ce double schéma simplifié donne une idée des entrelacs, des entrecroisements et des chiasmes qui caractérisent la relation du sujet avec la lumière et la vision.

La vision à laquelle ce dispositif fait appel est optique. Elle suppose un point subjectif abstrait, mais pas le visuel dans son essence, qu'aucun dispositif ou construction spatiale ne peut maîtriser.

On peut illustrer ces deux schémas par deux des Majas de Goya. Dans un cas elle est vue par des regards cachés derrière des masques. Dans l'autre cas, elle regarde depuis un balcon.