Le langage n'invite pas à la complicité. Il est justice. En lui le visage d'autrui est présente et s'exprime. Dans ses yeux, c'est le tiers qui me regarde. Dans sa nudité, le pauvre ou l'étranger sont mes égaux. Leur dénuement en appelle à mes pouvoirs, ils me visent, ils mettent en question ma liberté et se réfèrent au tiers présent dans notre rencontre. Autrui se joint à moi pour que je me dépouille de la possession qui m'enserre.

L'épiphanie du visage ouvre l'humanité et m'invite à la prédication, l'exhortation, la parole prophétique. Par le langage, elle instaure une communauté humaine où les interlocuteurs restent absolument séparés, mais fraternels.