Quand Hegel décrit avec une abondance de détails les sculptures phalliques de l'Inde ou de la Grèce, il les situe bizarrement entre l'architecture et la sculpture. Ce sont des formes concrètes, des symboles, qui exaltent la force universelle de la vie dans la nature. Ils peuvent être traités de manière monumentale, ou proliférer en multitudes de colonnes qui alors ressemblent à des ouvrages architecturaux, mais sans qu'on puisse y habiter.

Déjà les Grecs avaient inventé des objets que les femmes transportaient autour des villages, avec une forme phallique presque aussi grande que le corps, et dressée par un fil. Les fêtes de Bacchus ont une origine orientale. En Inde, des colonnes de pierre massive hautes comme des tours ont été élevées. On les vénérait. Parfois on les maintenant lisses, parfois on les creusait pour y placer des images divines, parfois on les taillait pour séparer l'écorce et le noyau (ce qui les rapprochait des pagodes). Il arrivait aussi qu'on les rapproche des parties génitales de la femme (yoni), ou qu'on grave sur elles des inscriptions rappelant ses victoires.

On peut rapprocher les obélisques égyptions, les rangées de sphinx ou les colosses de Memnon, de ces colonnes phalliques.