Supposons qu'un acteur dise, sur une scène de théatre : "Je vous déclare unis par les liens du mariage". Cette profération serait inefficace [puisque les acteurs ne sortiraient pas mariés], ce ne serait pas véritablement un performatif. C'est pourquoi John L Austin, l'inventeur du "speech act", décide d'exclure ce genre de profération de sa théorie, ainsi que tous les cas analogues (littérature, mauvaise foi, mensonge, hypocrisie, etc...). Son axiomatique ne s'applique qu'au "cas standard", celui de la parole sérieuse dans la situation adéquate, celui qui réussit. Mais il n'empêche que la possibilité d'un acte impur, affecté par le non-standard, existe toujours, y compris dans la vie réelle. Il y a toujours un risque de parasitage de l'acte plein, normal, sérieux, par l'acte anormal, non-sérieux ou vide. Les promesses ou déclarations sont itérables. Elles peuvent être répétées sous toutes sortes de modes. On peut les mimer, les simuler, les citer - et dès le départ, elles sont hantées par cette possibilité.

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[Cet "impératif d'exclusion" mis en jeu par Austin ne vaut pas que pour les actes de langage. Dans le contexte de la métaphysique, il opère chaque fois qu'on présuppose le "normal", le "cadré", pour en déduire des règles supposées universelles. Cela vaut pour toute logique, voire tout signe].