On peut représenter le vomi, mais on ne peut pas représenter le dégoût. C'est un exclu absolu, innommable, immaîtrisable, qui s'impose à la jouissance à notre corps défendant, sans laisser aucune chance à l'idéalisation. On ne peut ni le transformer, ni le métaphoriser, ni lui opposer une valeur symétrique (par exemple : le goût), ni lui substituer autre chose. On ne peut pas s'écarter de lui dans un mouvement calculé, construit. On ne peut que le rejeter avec toute l'énergie dont on est capable. Cette énergie est celle du tout autre. On ne peut pas la canaliser, ni la capter, ni l'adoucir. Elle est porteuse d'une violence irrépressible, obscène, que rien ne peut arrêter.

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