Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
L'oeuvre, sujet de l'art                     L'oeuvre, sujet de l'art
Sources (*) : Chaque oeuvre, unique               Chaque oeuvre, unique
Mervyn Chally - "Le délire logologique du Contemporain", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 9 février 2013

 

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[En art, le sujet véritable est l'oeuvre, non l'artiste]

   
   
   
                 
                       

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Selon François Nicolas cité par Jean-Luc Nancy dans son texte, Ascoltando, qui sert de préface au livre de Peter Szendi Ecoute, une histoire de nos oreilles, "en musique, le sujet véritable, c'est l'oeuvre, non le musicien". Le sujet constitué par l'écoute n'est ni l'interprète, ni le compositeur, ni l'auditeur, c'est la musique elle-même, et Nancy de préciser : "rien d'autre que l'oeuvre musicale". Avec ses moyens propres, l'oeuvre configure elle-même sa réception. Elle renvoie à soi à la façon dont le sonore, modèle privilégié de la constitution du sujet, résonne comme un écho de lui-même - une structure immanente, d'auto-affection ou de pli/repli. Selon Peter Szendy, ce régime d'écoute est relativement récent : il date du 19ème siècle, quand on a commencé à respecter l'oeuvre comme telle, à se tenir silencieux (voire sourd) devant elle. Dans un premier temps, l'auditeur a surtout eu des devoirs à l'égard de l'oeuvre : son écoute devait se modeler sur sa structure interne, comme si elle s'écoutait elle-même. Mais depuis la révolution numérique du 20ème siècle, il a acquis aussi certains droits.

Cela vaut pour toute oeuvre - dite d'art (ou pas). Chacune fonde et institue un monde. Elle ordonne qu'on l'entende, elle appelle une réponse, une responsabilité - voire une transformation de l'auditeur (du lecteur, du regardeur ou du spectateur). Pour chaque lecture ou interprétation, les nouvelles règles de lecture qui sont inventées proviennent toujours de la même oeuvre. Chaque fois son sens est réinterprété, et elle se transforme, après-coup, en elle-même.

La musique d'aujourd'hui tend à ne se rapporter à rien d'autre qu'à soi. Elle se présente comme un sujet-oeuvre - à la façon du jazz qui ne cesse de se réaffirmer, de se réinventer de façon déroutante à partir de lui-même, de se décentrer, de s'écouter dans les deux sens du terme [d'un côté le jazz s'écoute, nous pouvons l'écouter; d'un autre côté, c'est le jazz lui-même qui s'écoute, sans se soucier de nous]. Cela vaut pour les oeuvres les plus prestigieuses comme les plus populaires. Une chanson, un "tube", va d'abord à la rencontre d'elle-même; elle commence par se parler, se reconnaître elle-même.

 

 

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Propositions

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La sonorité forme un modèle privilégié pour le renvoi de soi à soi par lequel, en se sentant sentir, un sujet a lieu

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Une oeuvre musicale configure elle-même sa réception - elle met en oeuvre les moyens qui rendent possibles son appropriation par l'auditeur, son écoute

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L'oeuvre d'art est une nouveauté radicale qui ouvre, fonde et institue son propre monde

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Le sens d'une oeuvre est issu d'elle; quand on la réinterprète après-coup, on ne la change qu'en elle-même

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L'écoute silencieuse, attentive et respectueuse, totalement soumise à la loi de l'oeuvre, nait à la fin du 18ème siècle autour de la figure du musicien sourd : Beethoven

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Dans le régime moderne de l'écoute, il faudrait que ce soit l'oeuvre qui s'écoute - résorbant en elle l'auditeur

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Un "tube" est une chanson qui va à sa propre rencontre : la voix de la marchandise musicale se parle et se reconnaît elle-même

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L'idéal moderne de l'oeuvre, qui exige qu'elle soit respectée, laissée intacte, s'impose pour la musique vers le milieu du 19ème siècle

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Avec l'oeuvre contemporaine, les cartes sont jetées : sur la base des règles qu'elle invente, un jeu s'engage

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Dans l'expérience de l'art, c'est l'oeuvre qui, par son "subjectum", est l'autorité souveraine qui exige, ordonne, appelle réponse, responsabilité, transformation

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[Avec la modernité s'est produite une mutation de l'écoute musicale : en devenant écoute-d'une-oeuvre, elle s'est autonomisée, donnant lieu à des droits et des devoirs]

 


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