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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, phallus, phallocentrisme, le sexuel | Derrida, phallus, phallocentrisme, le sexuel | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, le pouvoir, le souverain | Derrida, le pouvoir, le souverain | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Séminaire 2001-02 "La bête et le souverain" Volume 1", Ed : Galilée, 2008, p297 Priape au caducee (Pompei) - |
L'érection phallique n'est propre ni à l'homme ni à l'animal, mais dans sa permanence ithyphallique, elle est un attribut spécifique du souverain |
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Le phallus est-il le propre de l'homme? demande Jacques Derrida au début de cette séance. Comme telle, l'érection n'est pas plus propre à l'homme qu'à l'animal. C'est quand elle devient phallique que la question se pose. Une érection qui évoque la puissance la plus haute, la toute-puissance, le courage de menacer, d'assujettir, de s'imposer par le simple fait de dire (le performatif absolu), de monopoliser la force, la violence, une érection qui, toujours, impose la loi du plus fort, une telle érection caractérise le souverain. Sa Majesté dit-on, et dans ce mot emprunté au latin majestas (dérivé de major, comparatif de magnus, grand) qui signifie «grandeur, dignité, noblesse (d'une personne, d'un style, d'un lieu)», dignité, ou encore «souveraineté de l'État, du peuple romain», on trouve l'idée de hauteur souveraine, de transcendance, de grandeur politique, d'éminence, de domination irrésistible, d'un monarque mâle érigé plus haut que les plus grands. Une érection permanente, raide, rigide, solitaire, sans détumescence, qui ne faiblit jamais, est un trait essentiel du pouvoir souverain. Elle est nécessaire à la toute-puissance de l'Etat, sa puissance générative, son droit de regard, sa capacité à surveiller, à capter, à archiver sur la totalité du territoire. Les dirigeants, les chefs politiques l'exigent, quitte à se transformer en fétiches, en marionnettes télévisuelles, en guignols marqués par la bêtise. |
Tel qu'on le représentait dans les fêtes dionysiaques ou bachiques, Priape était à la fois terrifiant, comique et ridicule. On le barbouillait de rouge, on le raillait. Son érection constante, imperturbable, était une marque de supériorité; et aussi de bêtise. L'automatisme phallique est vide de pensée. C'est une gêne difficilement supportable, une compulsion qui ne produit que douleur sans jouissance. Pour un homme (qui ne serait pas un dieu), ce serait une pathologie avec laquelle il serait impossible de vivre.
Priape est le fils d'Aphrodite et d'un autre dieu (Zeus, Dionysos, Adonis ou un autre, selon les versions du mythe). Dès sa naissance, consécutive à un acte coupable, sa mère ne peut pas supporter de le voir. Il est difforme, repoussant. Il a une haine tenace pour les ânes : l'un d'entre eux aurait, une fois, contrarié ses amours; à moins qu'il n'ait eu un membre viril plus impressionnant que le sien. En tous cas son culte est associé au sacrifice de l'âne. Son énorme phallus est en érection perpétuelle. Il est l'obscénité incarnée. On le considère comme le dieu des jardins, de la prospérité des champs, où sa statue sert d'épouvantail. Il protège les troupeaux et les vergers, garde les vignobles, décourage les voleurs et délivre du mauvais oeil, mais s'il connaît le plaisir, c'est seulement comme appétit charnel. L'amour pour lui est pure licence. On le représente velu, avec des cornes de bouc, tenant une baguette, une faucille, ou un vase pour les libations. Il favorise la génération, mais lui-même n'a pas de puissance séminale.
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaPhallus GE.LEG ProSouverainEL.LEL UPhallusQuoi Rang = MPhallusQuoiGenre = MR - IA |
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