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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, la bouche | Derrida, la bouche | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, le politique | Derrida, le politique | |||||||||||||||
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, p163 Autoportrait (H. Schjerfbeck) - |
Derrida, notre époque | Avec la dissolution des concepts classiques d'ennemi, de politique, d'hostilité, s'ouvre une bouche béante, sans voix, qui hurle dans le fond sans fond du chaos d'aujourd'hui |
Derrida, notre époque | ||||||||||||||
Derrida, la voix | Derrida, la voix | ||||||||||||||||
Derrida, le concept | Derrida, le concept | ||||||||||||||||
Une mutation politique, au - delà de la loi | Une mutation politique, au - delà de la loi | ||||||||||||||||
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Dans la théorie du politique de Carl Schmitt, il faut un ennemi concret, ou la possibilité "réelle" d'un tel ennemi, pour que le politique et son corrélat, la guerre, se mettent en place dans des conditions "normales", c'est-à-dire avec des frontières déterminées. Le politique est inséparable d'un système d'oppositions stables dans lequel un ennemi dangereux, qui prend et fait prendre des risques, peut déclencher l'hostilité. Mais avec le partisan moderne (le révolté, le révolutionnaire) tel que Schmitt le décrit dans sa Théorie du partisan, cette configuration se transforme. Les frontières sont brouillées. On n'attend plus de l'ennemi le respect des lois de la guerre. Avec le terrorisme et le contre-terrorisme, on s'en prend aux civils dans une logique d'hostilité pure, allant parfois jusqu'à l'extermination. Guerre régulière ou irrégulière, légalité ou illégalité se confondent, et même si certains mouvements conservent un rapport à la terre, les nouvelles technologies bouleversent l'expérience du lieu. Les pratiques ne sont pas seules à changer, les concepts changent aussi. Le partisan se définit par sa mobilité, sa vitesse, l'intensité de son engagement politique, son irrégularité. Même s'il est ancré dans l'autochtonie, il s'arrache à ses racines. Les limites territoriales comme juridiques deviennent flottantes. On ne sait plus distinguer la guerre de la paix, les militaires des civils, les ennemis des criminels, le public du privé. Il faut être à l'écoute de cet abîme, sa démesure, son indécence. |
Jacques Derrida insiste sur la double apostrophe de Montaigne "O mes amis, il n'y a nul amy!" et de Nietzsche "O ennemis, il n'y a point d'ennemi!", cette apostrophe catastrophique qu'il résume dans l'expression "cat'apostrophe" (pp173-174). Cette cat'apostrophe serait-elle un événement de notre temps, moderne ou postmoderne? Si la modernité se dresse contre la perte de l'ennemi, c'est à la manière d'une figure sur un fond. Au fond, il n'y a plus de politique, mais cette dépolitisation amorce une surenchère, une surpolitisation, où "la figure de l'ennemi absolu se met à ressembler à celle de l'ami absolu".
Le chaos n'est pas silencieux, il hurle. La perte des "distinctions claires" qui permettaient, selon Schmitt, de différencier militaires et civils, guerre et guerre civile, etc... ruine le politique du dedans, dans sa possibilité même. C'est un abîme, un gouffre. Dans cette bouche béante, ce sont les souffrances qui hurlent. Peut-on être à l'écoute de ce chaos autrement que dans les termes imposés par les médias? Sans doute faut-il se méfier du pathos, sans doute faut-il prendre ses distances avec ce chaos [c'est l'une des fonctions de l'élaboration théorique]. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaBouche IN.LIN DerridaPolitiqueRE.LER DerridaCtpQH.LLK DerridaVoixUC.LLD DerridaConceptNH.KKJ PolitiqueMutationDJ.LLO UFondSansFondBrouillage Rang = NPolitiqueBrouillGenre = MK - NG |
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