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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Un principe s'affirme, il ne se démontre pas | Un principe s'affirme, il ne se démontre pas | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Orlolivre : S'accommoder, sans accommodation | Orlolivre : S'accommoder, sans accommodation | |||||||||||||||
Pierre Delain - "Pour une uvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 12 février 2015 | Derrida annonce l'oeuvre à venir | [Un principe est indémontrable, irréductible et inconditionnel : on ne peut que l'affirmer, en témoigner par mise en œuvre et profession de foi] |
Derrida annonce l'oeuvre à venir | ||||||||||||||
1. Profession de foi. Un principe n'est pas démontrable. Il ne dépend d'aucune condition - ni "objective", ni "subjective", ni politique ni juridique. Sa validité n'est en aucune façon suspendue à des conditions qui rendraient son effectuation possible. Elle ne se décide pas. Elle arrive par un saut, un passage, en perturbant l'ordre des causalités. C'est une affirmation, un axiome auquel nous avons déjà acquiescé. Son positionnement est paradoxal. D'un côté on ne l'invente pas, il est déjà dans la langue, il l'a toujours été, avant même son énonciation (il est constatif). Mais d'un autre côté, le fait de l'énoncer est un acte de langage, un performatif qui transforme le rapport que nous pouvons avoir à un champ, une expérience, un geste. On peut expliquer un concept, le démontrer, car c'est un élément d'un système, d'une architectonique, tandis qu'un principe ne repose sur aucun fondement, aucune organisation générale. Un principe doit être respecté, maintenu en tant que tel, sans s'appuyer sur aucune justification ni démonstration. Dans l'idiome derridien, son inconditionnalité est dite pure et infinie. Elle n'est pas le produit d'un raisonnement, d'un calcul, d'une loi, d'un programme ou d'une règle de conduite, mais d'un surgissement, d'un événement. Toute inconditionnalité est intempestive, émancipée des enjeux présents et de l'autorité, soustraite à l'ordre en place. Ce qui arrive n'est pas de l'ordre d'une logique, mais d'un Ça : ça arrive directement, ça s'impose dans le langage, ça se passe dans la vie. En après-coup, on peut trouver toutes les explications, on peut construire tous les systèmes autour de ça. Ça devient un axiome.
2. Mise en œuvre. Inconditionnel, intenable, irréalisable, un principe ne survit comme principe que dans et à travers cette impossibilité. Mais cela ne signifie pas qu'il soit inactif, qu'il ne produise pas d'effet. Il peut toujours arriver qu'il soit "mis en œuvre". Une mise en œuvre est une transaction. Entre conditionnel et inconditionnel, elle est à la fois interdite et impérative, imprévisible, étrangère à toute forme de causalité, et en même temps réalisable, dans la mesure où elle peut prendre la forme d'un œuvre. Certes parler de "forme" ici est abusif, car il peut y avoir des mises en œuvre hors forme, sans forme, informelles, voire irréelles, invisibles ou inaudibles. Ce qui s'impose alors peut être comparé à une traduction. D'un côté, laisser un texte non lu serait le trahir, interdire sa survie. "Il faut traduire", tout est traductible, transposable. Mais d'un autre côté, le texte lu reste intact, intouché, non lu. Quoiqu'impossible, la traduction est une nécessité induite par le principe lui-même. Avec l'œuvre, le principe se déploie comme limite ou limitrophie entre l'impossible et l'impossibilité de l'impossible. Ce qui arrive alors, si cela arrive, peut être nommé émergence, surgissement, invention, avènement, événement, etc. Jacques Derrida a inventé tout un vocabulaire pour désigner cela, ce qui n'interdit pas d'utiliser d'autres néologismes comme œuvrement, œuvrance, etc, ou un mot ancien, aussi connoté soit-il, comme création. Après tout, pour nommer ce qui arrive quand un principe inconditionnel est mis en œuvre, Derrida lui-même n'a pas hésité à réhabiliter le mot "génie".
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-------------- Propositions -------------- -[Principe de l'oeuvre : ce qui a lieu dans une oeuvre s'affirme inconditionnellement, en-dehors de tout calcul, de toute finalité et de toute transaction] -[Chez Lévinas, le principe de l'oeuvre se donne comme liturgie de l'autre] -[Pour Blanchot, le principe de l'oeuvre ne se donne qu'au prix de la disparition du "propre"] -[Ce qui est engagé dans la "mise en oeuvre", toujours indécidable (paradoxe de Gödel), appartient et n'appartient pas à l'oeuvre (paradoxe de Russel)] -Le calcul derridien, qui se donne pour fin de déjouer le calcul, ne peut se démontrer ni dans les textes, ni dans les institutions académiques : "ça se passe dans la vie" -"Il faut traduire" : cette traductibilité illimitée, générale, c'est la tâche de la philosophie comme supplément du monde |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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