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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, la tour de Babel | Derrida, la tour de Babel | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, le nom | Derrida, le nom | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "L'oreille de l'autre, otobiographies, transferts, traductions", Ed : VLB Editeur, 1982, pp134-138 Tour de Babel (Marten Van Valckenborch) - |
Derrida, Dieu | En clamant la division de son nom (Babel), Dieu produit une "disschémination" : il brise l'unité de la langue sacrée |
Derrida, Dieu | ||||||||||||||
Le nom de Babel, langue sacrée | Le nom de Babel, langue sacrée | ||||||||||||||||
Derrida, judaïsme, judéités | Derrida, judaïsme, judéités | ||||||||||||||||
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Babel, pour Derrida, est un nom propre, et comme tout nom propre, il est impossible à traduire. Aucune explication, aucune traduction, ne peut enfermer son étrangeté. Cela se manifeste, par exemple dans la traduction de la bible par Chouraqui, par une hésitation. D'un côté, il garde le nom propre, Babel, mais d'un autre côté, il l'explicite dans une note [Babèl akka porte de Dieu; jeu de mots avec l'hébreu balal, mêler]. [Derrida le cite de mémoire p138 en disant qu'il traduit Babel par "Bavel, Confusion", avec une majuscule, ce qu'on ne retrouve pas dans la traduction publiée aux éditions Desclée de Brouwer]. Un texte sacré, ce serait, selon Derrida qui s'inspire de Walter Benjamin (pour qui la traduction n'est possible que parce qu'un langage pur (ou langue sacrée) est dissimulé dans les langues) un texte où le sens et la lettre ne se laisseraient pas dissocier. C'est le cas pour le nom Babel, qui est à la fois un nom propre (intraduisible) et un nom commun (porte de Dieu, confusion). Quand Dieu interrompt la construction de la Tour et condamne l'humanité à la multiplicité des langues, il oblige à la traduction, c'est-à-dire à une tâche impossible (p132). Le récit se passe dans la tribu des Shems, un mot qui signifie nom. Ils décident d'élever la Tour pour se faire un nom. Ils veulent imposer leur langue (leur lèvre) à l'univers entier. S'ils avaient réussi, une langue particulière serait devenue, par la violence, une langue universelle. Par ce coup de force, tout le monde aurait eu la disponibilité de cette langue transparente. Mais Dieu se met en colère, il interrompt la construction et impose son nom à la Tour. C'est alors que Jacques Derrida invente un néologisme, il impose lui-même un nom à cet acte : disschémination (un nom qui combine lui aussi nom propre et nom commun) et le définit : "ce qui veut dire : vous n'imposerez pas votre sens, ou votre langue, et moi Dieu je vous oblige, justement, à la pluralité des langues dont vous ne sortirez jamais" (p137). |
Quand Dieu clame son nom, le nom qu'il a choisi : Babel, ce cri est un performatif (p134). L'acte de langage a lieu dans une langue qui défie la traduction. L'hébreu n'est pas transposable dans une autre langue sans perte. Pour empêcher l'autre d'imposer son nom (Shem), Dieu clame un autre nom, Babel, ce nom propre qui dans la langue de ceux qui veulent imposer leur nom (et leur langue) peut aussi être entendu comme confusion (balal). C'est le désir de Dieu, et aussi une déclaration de guerre. Dieu oblige les Shems à traduire ce nom propre intraduisible. Cette double injonction, ce double bind, est une loi au-dessus de toutes les langues. Il faut respecter cette loi comme un nom propre bien que ce nom soit divisé (nom propre / nom commun). Par ce cri, Dieu oblige à la déconstruction. Il se pose comme déconstructeur de la Tour de Babel. Derrida va très loin dans la définition de cet acte performatif : "à ce moment même, Dieu performe la situation qu'il décrit, autrement dit, le nom de Dieu ici c'est, en même temps, le nom de tous les noms propres". En donnant un nom général à tous les noms propres (Babel = la porte de Dieu = Confusion), Dieu impose le double bind : Traduis-moi et ne me traduis pas. C'est une singularité absolument générale, une demande de Dieu "qui pleure après sa traduction en la rendant impossible". La misère, pour employer le mot de Derrida (p138) est double : c'est la misère de Dieu qui désire cette traduction, et aussi la misère de ceux qui ne peuvent qu'échouer. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaBabel EI.LEI DerridaNomXT.LKD DerridaDieuRJ.LKD VoixErranceDS.LKI DerridaJuifsQC.LDD UDissheminationBabel Rang = VBabelDissheminationGenre = MR - IA |
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