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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, la tour de Babel | Derrida, la tour de Babel | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Babel, mot polysémique, étrange, intraduisible | Babel, mot polysémique, étrange, intraduisible | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, p207- Des tours de Babel La tour de Babel d'apres Abel Grimmer - |
Derrida, le nom | En se donnant un nom supplémentaire, à la fois nom propre et nom commun, Dieu-Babel déconstruit la langue unique (la Tour) et (inter-)rompt la lignée des Sémites |
Derrida, le nom | Autres renvois : | |||||||||||||
Derrida, Dieu, le nom de Dieu |
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Derrida, la Torah | Derrida, la Torah | ||||||||||||||||
Derrida, judaïsme, judéités | Derrida, judaïsme, judéités | ||||||||||||||||
Yhvh | Yhvh | ||||||||||||||||
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La Tour reçoit son nom de l'événement raconté dans (Gn 11). Qu'arrive-t-il? Yhvh (Yhvh) clame son nom, Babel. Ce nom nomme plusieurs choses différentes : - en tant que nom commun, polysémique, babel, bavel ou balal évoque, pour un locuteur hébraïsant, la confusion. On peut entendre ce mot comme confusion des langues, comme état de confusion pour celui dont la tâche est interrompue par la proclamation (qui ne peut plus parler dans la langue originelle, mais seulement babiller dans une autre langue), ou comme confusion dans le travail de construction de la Tour, qui entraîne l'arrêt de ce travail (la Tour n'est pas détruite, elle reste inachevée). Cette confusion est une sorte de poison dans la langue, qui introduit la multiplicité, la supplémentarité. - Yhvh, ce nom imprononçable, est déjà comme tel une marque de confusion. En ajoutant à ce nom un autre nom, un sur-nom (Babel), Yhvh se déclare et déclare la guerre aux Sémites. Voltaire, qui croit que Ba signifie Père en hébreu et Bel Dieu, écrit Ba-Bel, le père-Dieu, Dieu le père, ou encore le nom de Dieu comme nom de père. Au plus proche de la langue assyrienne, on peut aussi écrire ce nom Bab-El, la porte de Dieu. Cependant comme tout nom propre qui se réfère à une singularité, et même si l'on cherche à lui donner un sens, ce nom est intraduisible. Il est la marque de Yhvh, son sceau qu'il laisse à la Tour et à la ville. Il suffit qu'il le prononce, Babel, pour annoncer en son nom la confusion, la déconstruction, pour marquer de son patronyme l'espace de la ville où l'on ne peut plus s'entendre. |
Dans l'ordre de la Genèse, le récit est intercalé dans la généalogie sémitique, il introduit une rupture dans cette généalogie, une "disschémination" (il la diffracte, la dissémine). En clamant son nom dans un mouvement de colère, Dieu contrarie le projet de cette lignée qui voudrait établir son empire universel, s'assurer d'une généalogie unique. Contrecarrée dans son projet de domination qui était aussi projet de pacification de la communauté humaine, la famille bute sur la multiplicité des langues. Il y aura d'un côté la lignée d'Abraham, et d'un autre côté les autres familles de langues, sémitiques ou non. La multiplicité des lèvres et des langues maternelles est un poison. Chacun voudra se faire un nom, comme les Hébreux, chacun voudra rassembler à la manière de Dieu, mais celui-ci impose la dispersion. Dieu déconstruit écrit Derrida (p207) [se mettant peut-être lui-même à la place de Dieu]. En général, nous lisons le récit de Babel en traduction. Dans ce texte traduit, en tant que nom propre, le nom Babel est intraduisible. On ne peut renvoyer au sens du mot, confusion, que dans la langue originale. Babel appartient à cette langue et n'y appartient pas. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaBabel FG.LGF BabelTexteLL.LLL DerridaNomXS.LED DerridaToraMC.LDD DerridaJuifsXF.LLF HebYhvhXL.LLK XBabelYhvh Rang = XBabelYhvhGenre = MR - IB |
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