1948.
- Allemagne Année zéro (Roberto Rossellini).
1969.
- Les Damnés (Luchino Visconti).
2004.
- La Chute (Oliver Hirschbiegel).
2009.
- Inglorious Basterds (Quentin Tarantino).
2020.
- Jojo Rabbit (Taika Waititi).
2021.
- Le capitaine Volkonogov s'est échappé (Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov).
2023.
- El Conde (Pablo Larrain).
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Le nazisme s'oppose frontalement aux valeurs européennes : violence contre droit, mépris de l'éthique contre loi morale, racisme contre égalité, guerre contre paix, dictature contre démocratie, rejet de l'altérite contre respect d'autrui, etc. Cette opposition n'est pas contestable, mais elle laisse ouverte une interrogation. Pourquoi le nazisme est-il justement apparu au cœur de l'Europe, dans le pays le plus développé, où la philosophie et l'histoire de l'art semblaient les mieux implantés ? Pourquoi son argumentaire reprenait-il, de façon certes caricaturale mais crédible, de nombreux thèmes de la culture humaniste européenne ? Et pourquoi retrouve-t-on ce paradoxe dans les populismes d'aujourd'hui ? Il faut croire que la tradition européenne contient en elle-même ses paradoxes, et que des auteurs très ambigus comme Friedrich Nietzsche, Martin Heidegger ou Carl Schmitt sont porteurs de valeurs reconnues dans les deux camps (exemples : la souveraineté, la spiritualité). Les nazis ont voulu, avec la Shoah, mettre à mort l'éthique, mais c'était, de leur point de vue, au nom de ce qu'ils croyaient être une éthique supérieure. On sait qu'une large partie de la société, y compris la plus cultivée, partageait ce point de vue. Ils ont voulu détruire l'art moderne en le remplaçant par une esthétique qu'il croyaient supérieure, et qui était effectivement plus proche des canons classiques de la culture européenne que la littérature ou la peinture de leur temps.
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