Georges Didi-Huberman commente deux citations de Walter Benjamin issues de deux textes différents, Zentralpark, Fragments sur Baudelaire; Paralipomènes et variantes des thèses Sur le concept d'histoire (cf ici). L'image réunit des modalités ontologiques contradictoires : d'une part la présence (la stase de ce qui demeure), d'autre part la représentation (le devenir de ce qui change). Entre les deux, l'image authentique est pensée comme dialectique. C'est une puissance de collision qui met en contact des choses et des temps, qui les télescope, les désagrège, une fragile puissance d'éclair, car après le choc, les choses replongent dans le noir de leur disparition.

L'image dessine un espace qui lui est propre, selon un processus qui n'est pas différent de la façon dont l'historien travaille. Chaque objet, chose, oeuvre ou événement sur lequel il se penche réunit différents aspects contradictoires, qu'il peut unifier par un travail de la mémoire. Le résultat de ce travail, Benjamin l'appelle image dialectique. Une telle image ne surgit que par fulguration. Son objet est passé, il passe.