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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Peinture, fiabilité, vérité, alliance | Peinture, fiabilité, vérité, alliance | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Je vous dois la vérité en peinture | Je vous dois la vérité en peinture | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "La vérité en peinture", Ed : Flammarion, 1978, pp398-401 | Hypothèse de la vue : la restituer | [Pour rendre ou restituer une vérité, la peinture doit être fiable : offrir une alliance originaire, antérieure à tout produit ou objet symbolique] |
Hypothèse de la vue : la restituer | ||||||||||||||
Analysant le célèbre texte de Heidegger, L'origine de l'oeuvre d'art, où le philosophie allemand distingue entre la chose, le produit et l'oeuvre, Jacques Derrida fait remarquer que ces trois modes d'être sont entrelacés, liés entre eux d'une façon plus ou moins lâche qu'il qualifie de stricture. Quand Heidegger prend l'exemple des Souliers de Van Gogh, il les attribue à une paysanne attachée à la terre, au sol. Mais le tableau n'est pas qu'une représentation. En tant qu'oeuvre d'art, il révèle "l'être-produit du produit", l'être de la chose, par opposition à l'étant. Pour que la chose soit utile, il faut d'abord, selon Heidegger, que sa fiabilité (Verlässlichkeit) ait été acquise. Rien ne garantit cette fiabilité, et pourtant nous en avons l'expérience, nous lui accordons foi, crédit. Selon Derrida, cette confiance n'est ni naturelle, ni culturelle (comme pourrait le laisser croire la description heideggerienne des souliers). Aucun contrat symbolique n'a été signé par un sujet déterminé. Une autre utilité est en jeu qui n'est pas une valeur, qui procède d'une expérience plus ancienne, d'un fondement plus profond. En tant que produits, ces souliers sont inutiles. Dépareillés, hors d'usage, ils sont extérieurs à l'espace de la production comme à celui de l'utilité. Si nous pouvons compter sur eux, ce n'est pas comme produits utiles, c'est comme "choses fiables". On pourrait donc distinguer entre d'une part l'utilité ou l'efficacité du produit, et d'autre part la fiabilité de l'oeuvre. Ce qui se donne à voir en peinture ne serait pas une fidélité à l'objet, mais une fidélité à cet autre engagement antérieur à tous les contrats en vigueur, esthétiques et sociaux. Les chaussures ne pourraient faire revenir ou restituer des vérités (celles de l'historien de l'art comme celles du philosophe) qu'en ayant été, avant, les témoins secrets d'un autre contrat, d'une alliance invisible. Pour soutenir ce raisonnement, Jacques Derrida invoque le Double portrait des époux Arnolfini qui atteste d'une mystérieuse alliance entre un homme et une femme (tableau de Jan Van Eyck, 1434), avec sa double paire de chaussures abandonnées (dont celle-ci). Il invoque aussi des passages de la bible, comme celui où Moïse retire ses souliers devant le buisson ardent (Exode 3,5). Il arrive que le rapport au sacré puisse transiter par de simples souliers. La valeur de fiabilité qui se révèle dans la peinture, est antérieure à l'opposition de l'utile et du sacré. C'est selon Heidegger un acte de création qui ouvre un monde, un appel silencieux, pré-originaire, dont les catégories traditionnelles comme matière/forme, sujet ou objet, ne peuvent pas rendre compte. Dans l'entrelacs heideggerien [chose / produit / oeuvre], la performance de l'oeuvre, c'est qu'elle fiabilise. Pour Heidegger, le désir de solidité (autre mot pout traduire Verlässlichkeit) passait par une paysanne inventée de toutes pièces. Ce désir peut conduire à la régression la plus archaïque (LA-MERE (en majuscules) dit Derrida (La Vérité en peinture, p404). Les chaussures s'abandonnent à un piège primaire, d'avant tous les pièges. Un resserrement est à l'oeuvre, une stabilisation sur le fond duquel deviennent possibles l'ajustement des pointures, la réappropriation, la réattribution, l'adéquation, etc..., selon un mouvement double de rapprochement et d'éloignement qui évoque le Fort/Da de Freud. Il faut cet acte de confiance, d'accueil du monde, pour engager dans la langue et le discours.
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-------------- Propositions -------------- -[Derrida, la peinture] -[Derrida, l'image] -Un accueil silencieux de la chose ou du visage (fiabilité pré-originaire) est le préalable de tout contrat symbolique -Ce qui se donne à voir en peinture n'est pas une fidélité à l'objet, mais une fidélité à un autre engagement, "avant" tous les contrats en vigueur -L'oeuvre [d'art] suppose un acte de confiance, d'accueil du monde, qui engage dans la langue et le discours -La peinture n'a pas pour fonction la représentation, mais le témoignage (Double portrait des époux Arnolfini, par Jan Van Eyck, 1434) -Quand l'oeuvre d'art en elle-même se dresse, alors s'ouvre un monde, dont elle maintient à demeure le règne |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida PeintureCredit AA.BBB VeritePeintureDD.LDD ArtsRestitCH.CCH DU_PeintureCredit Rang = KGenre = - IA |
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