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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
"La vie la mort" : graphies d'alliance | "La vie la mort" : graphies d'alliance | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Orlolivre : conjuguer vie et mort, sans les opposer | Orlolivre : conjuguer vie et mort, sans les opposer | |||||||||||||||
Pierre Delain - "Pour une uvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 15 mai 2019 | "Mourir vivant", un fantasme et plus | [Entre vie et mort se nouent des alliances, des graphies, des scènes d'écriture qui font œuvre] |
"Mourir vivant", un fantasme et plus | ||||||||||||||
Derrida, la vie, la survie | Derrida, la vie, la survie | ||||||||||||||||
La pensée derridienne : ce qui s'en restitue | La pensée derridienne : ce qui s'en restitue | ||||||||||||||||
Au - delà de l'être : l'œuvrance | Au - delà de l'être : l'œuvrance | ||||||||||||||||
A. Biographie, autobiographie, alliance. Le séminaire "La vie la mort" (1975-76) est, comme son titre l'indique, un séminaire sur les rapports entre vie et mort, mais il est surtout le lieu d'un désir ou d'une tentation d'un "pas au-delà", une autre relation, une autre alliance entre bio et thanatos, déjà en mouvement dans la relation dissymétrique entre vie et mort telle qu'on peut l'analyser, par exemple, chez Nietzsche, Freud ou François Jacob. Il n'y est pas question d'un rapport empirique entre ces deux notions difficilement accessibles, à peine cernables, mais d'une alliance entre leurs bords, leurs limitrophies, jamais complètement dissociée de l'expérience de ceux qui écrivent, qu'il s'agisse de Derrida lui-même entre ses textes et sa vie, ou de toute autre production textuelle ou graphique.
B. De l'autobiographie à l'auto-hétéro-thanato-bio--graphie. Pour décrire différentes modalités du rapport ou de l'alliance entre vie et mort, Jacques Derrida s'empare de fragments de mots, il les réaménage, les ordonne, les réorganise : auto, hétéro, allo, bio, thanato, graphie. On peut faire une liste de ces mots et les analyser comme des moments distincts, quoique liés entre eux. On peut leur donner un nom, par exemple graphies d'alliance vie-mort. Comme leur nom l'indique, ce sont des graphies, des écritures. Il ne s'agit pas de structures qui pourraient se stabiliser, se définir comme telles, mais tout au plus de strictures qui ne trouvent leur unité que par les mots. Ces mots ne valent que dans le contexte d'une situation, une parole, un discours. Leur sens peut changer en fonction des interprétations. On peut les lire comme des moments, on peut leur donner une consistance, voire les conceptualiser, mais il serait illusoire de les penser comme essences ou phénomènes. En voici une liste, au-delà même de ce qu'écrit Derrida.
A. Graphies d'alliance vie-mort. 1. Auto-bio-graphie. C'est un "je" qui déclare : [Je raconte ce que j'ai accompli quand j'étais vivant], ou bien [Je raconte ma vie, je me raconte]. cf : [Auto-bio-graphie : L'alliance autobiographique entre "moi" et l'"autre moi" qui me raconte, c'est aussi une alliance entre vie et mort] et, au cinéma : [CinéAnalyse].
2. Hétéro-bio-graphie. Je raconte la vie d'un autre en me retirant devant lui. cf, au cinéma : [CinéAnalyse].
3. Auto-hétéro-bio-graphie. Je raconte la vie d'un autre, mais c'est une fiction, car cette vie que je raconte, c'est la mienne : [CinéAnalyse].
4. Auto-thanato-graphie. Par comparaison avec la formule de l'autobiographe, [Je raconte ce que j'ai accompli quand j'étais vivant], la déclaration correspondante pourrait être : [Je sais que je suis mort, mais comme je ne peux pas le proférer, un autre "je" le profère et l'écrit]. cf : [Auto-thanato-graphie : Quand le "je" qui raconte met en jeu, en images ou en récit son propre effacement], et, au cinéma : CinéAnalyse.
5. Hétéro-thanato-graphie. Ta mort, tu ne peux pas la raconter car tu es retiré, mais moi qui survis, je le peux. cf : CinéAnalyse.
6. Auto-hétéro-thanato-graphie. Etant virtuellement déjà mort, je peux raconter : a) la mort d'un autre comme la mienne; b) ma mort comme celle d'un autre : CinéAnalyse.
7. Auto-hétéro-allo-thanato--graphie. Le moment où la situation devenant plus dangereuse, menaçante, on hésite à aller plus loin. Dans le texte derridien, ce moment de paralyse arrive avec un mot-valise lui-même divisé, partagé en deux par un double tiret (Auto-hétéro-allo-thanato--graphie) qui empêche d'aller plus loin dans la graphie. C'est la scène d'écriture freudienne, qu'on peut aussi traduire par une déclaration plus tremblante : Entre "ma mort" et "le mouvement de ma vie" vient s'intercaler une différance dangereuse qui me paralyse. Freud s'engage dans le faire-œuvre, mais celui-ci reste conditionnel. cf : [Auto-hétéro-allo-bio/thanato--graphie : paralyse de Freud], et, au cinéma : CinéAnalyse.
B. "La vie la mort", un pas de plus, deux graphies d'alliance. On trouve quatre de ces moments dans le texte derridien (autobiographie, autothanatographie, hétérobiographie, hétérothanatographie). Noués entre eux, emmêlés, ils ne se présentent pas séparés, à la façon des distinctions plus tranchées que je viens de proposer, ils se recoupent les uns les autres. Ce ne sont pas des moments descriptibles en tant que tels, mais des mouvements, des pas qui marchent ensemble ou en série. D'une part, en faisant la liste de ces néologismes, je contribue à figer la stricture qui les unit, mais d'autre part, en les entendant d'une oreille différente, je contribue à ouvrir d'autres voies, plus ou moins strictes, à leur déploiement. Ces moments qui n'en font qu'un sont toujours déjà affectées par la différance. Ils sont contaminées par un "pas au-delà" dont certaines déterminations fragmentaires peuvent surgir, entre ces mots ou en plus de ces mots. Que peut-on dire de ce pas ? Telle est peut-être la question principale, la question d'avant la question, posée par Derrida dans son séminaire, sur laquelle il travaillera jusqu'à son dernier jour.
8. Oto-bio-graphie. [Je suis à l'écoute de la vie d'un autre que je porte en moi]. cf : Le moment où la graphie rencontre une autre oreille, une autre vie extérieure à elle-même; [Oto-bio-graphie : Par l'oreille d'un autre, une alliance supplémentaire avec la vie peut se nouer], et, au cinéma : CinéAnalyse.
9. Oto-thanato-graphie. Je suis à l'écoute d'un mort qui n'est pas moi mais que je porte en moi : CinéAnalyse.
Cela fait donc neuf "moments" déductibles de l'écriture derridienne (qui n'en compte que six), dont on peut faire l'épreuve dans le monde, par exemple au cinéma. Ni Au-delà du principe de plaisir (Freud), ni Spéculer sur "Freud" (Derrida), ne s'y arrêtent définitivement. Ils appellent un autre moment (septième) freudo-derridien.
C. Le "pas au-delà". 10. Un pas au-delà de la vie / la mort. Il ne s'agit plus de résoudre des questions, mais de faire-œuvre, inconditionnellement., sans se laisser enfermer dans les engagements et les dettes des moments précédents. [Il s'agit, aujourd'hui, dans un ultime moment d'alliance entre vie et mort, de donner lieu à une scène d'écriture, toute autre, déliée de toute dette, qui fasse œuvre]. Au cinéma : [CinéAnalyse].
11. Mourir vivant. Quand le monde s'en va, les graphies elles aussi s'en vont. Une autre problématique arrive, celle du mourir vivant. cf ; CinéAnalyse.
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-------------- Propositions -------------- -[L'alliance autobiographique entre "moi" et l'"autre moi" qui me raconte, c'est aussi une alliance entre vie et mort] -L'oeuvre d'un auteur (son corpus) et sa vie (son corps) sont traversées par la force et la dynamique d'un bord - qui n'est jamais indivisible -[(CinéAnalyse) : En faisant de la vie de l'autre une autre vie - qui est aussi la mienne : hétéro-bio-graphie -[(CinéAnalyse) : En racontant ma vie, en me racontant par les films : auto-bio-cinémato-graphie] -[Derrida, sur sa vie] - élements biographiques et autobiographiques -[Quand le "je" qui raconte met en jeu, en images ou en récit son propre effacement : autothanatographie] -[(CinéAnalyse) : En me mettant à la place d'un autre pour raconter, comme si j'étais vivant, ma propre mort : "Auto-thanato-graphie"] -[Je présente une vie comme celle d'un autre, alors que c'est de la mienne dont il s'agit : hétéro-bio-graphie] -[(CinéAnalyse) : En me racontant à travers la vie d'un autre : auto-hétéro-bio-graphie] -[(Moi qui survis, je peux raconter ta mort : Hétéro ou allo-thanato-graphie] -En lisant des textes autobio- ou autothanato-graphiques, on peut repérer des lieux ouverts à la traversée de suppléments parergonaux - vers l'hétérothanatographie -[(CinéAnalyse) : En portant la mort de l'autre qui est aussi ma mort (hétéro-thanato-graphie)] -[(CinéAnalyse) : Etant virtuellement déjà mort, je peux raconter la mort d'un autre comme mienne, ou ma mort comme celle d'un autre : auto-hétéro-thanato-graphie] -[Par l'oreille d'un autre, une alliance supplémentaire avec la vie peut se nouer : otobiographie] -[(CinéAnalyse) : En prolongeant ma vie par celle d'un autre qui m'aura entendu et parlera à la première personne : oto-bio-graphie] -[(CinéAnalyse) : Je suis à l'écoute d'un mort qui n'est pas moi mais que je porte en moi : oto-thanato-graphie] -[La scène d'écriture freudienne, "auto - bio - thanato - hétéro -- graphique", fait oeuvre] -[La paralyse freudienne : Auto-hétéro-allo-bio/thanato--graphie] -[(CinéAnalyse) : En restant paralysé, quelque part entre vie et mort, à l'arrêt devant une différance dangereuse : auto-hétéro-bio-thanato-graphie] -[Il s'agit, aujourd'hui, dans un ultime moment d'alliance entre vie et mort, de donner lieu à une scène d'écriture, toute autre, déliée de toute dette] -[(CinéAnalyse) : En laissant venir le pas qui délie de toute dette, de tout engagement] -[(CinéAnalyse) : Il s'agit, quand le monde s'en va, de mourir vivant] |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Delain LVLO AA.BBB CinemaDeconsUC.LKD MourirVivantOE.LKO DerridaVieJH.LKJ DerridaCheminementsCG.LV.LML RECEGParcoursDC.LKD LV_LVLO Rang = YLVLMExterioGenre = - |
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